Aujourd'hui sur M Radio, on avait envie de vous offrir une petite session nostalgique, en vous faisant revivre les grandes heures d'un courant musical qui a marqué le début des années 60 : le Yéyé. Inspiré par le rock'n roll américain, jugé "trop sauvage" et par la Beatle Mania, ce style envahit peu à peu les postes de radio français, avec notamment la création de l'émission "Salut les copains", qui mettait en avant une jeunesse insouciante, avec des textes légers évoquant l'amour et la liberté et des mélodies accrocheuses. Une époque où de nombreuses chansons sont devenues des hymnes générationnels, et où les noms d'artistes résonnent encore aujourd'hui comme de véritables légendes.
Sheila
Sheila est incontestablement l'un des visages féminins qui représente le mieux le mouvement Yéyé, incarnant l'insouciance et la légèreté des années 60. Révélée en 1963 avec sa chanson "L'école est finie", elle va très vite devenir l'idole des jeunes pour ses mélodies entraînantes, mais elle fera aussi très plaisir aux parents, pour son image de "jeune fille sage", qui séduit le public. Inspirée par le rock'n'roll et la pop anglo-saxonne, Sheila a réussi le tour de force de ne pas être qu'une icone de yéyé, puisque son succès dépassera cette époque.
Dans les années 70, la chanteuse va se réinventer, notamment en se tournant davantage vers le disco, avec des titres comme "Spacer". Avec plus de 85 millions de disques vendus, Sheila a marqué et continue de s'imposer dans la chanson française. Après plus de 60 ans de carrière, la chanteuse compte bien prouver qu'à 79 ans, elle a encore des choses à dire, s'insurgeant comme le sexisme subi par les femmes d'un certain âge dans le milieu artistique. Et pour celles et ceux qui veulent en savoir plus sur son prochain album, attendu en avril 2025, alors venez écouter son podcast !
Johnny Hallyday
Difficile de faire plus iconique que Johnny Hallyday, figure emblématique du mouvement Yéyé. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que l'artiste est en plein milieu du célèbre cliché que l'on appelle "la photo du siècle". Dès le début des années 60, le chanteur va populariser le rock'n'roll en France, largement influencé par Elvis Presley et Eddie Cochran. Résultat ? Des musiques iconiques, comme "Souvenirs, souvenirs" et "Laisse les filles", des déhanchés devenus légendaires, et des fans hystériques qui tombaient dans les pommes. Entre son énergie, ses shows légendaires et son charisme inégalé, Johnny avait tout pour devenir non pas l'idole d'une époque, mais bien celle de plusieurs générations.
En effet, l'artiste n'a cessé de se réinventer pendant plusieurs décennies : de la variété dans les années 70 ("Que je t'aime"), au rock puissant dans les années 80 ("Allumer le feu"), celui que l'on appellera le Taulier offrira plus de 60 ans de musiques devenues iconiques. Un artiste à jamais éternel, qui marquera la chanson française pour toujours.
Michel Berger
Bien plus discret que ces petits camarades d'époque, Michel Berger est aussi l'un des noms qui a marqué cette génération, grâce à des compositions poétiques, et un style pop directement inspiré de la musique anglo-saxonne. Dans les années 60, il va se faire connaître avec des titres comme "Tu n'y crois pas", mais va surtout affûter sa plume en écrivant pour d'autres artistes. Son talent va littéralement exploser quelques années plus tard, dans les années 70, notamment avec Sylvie Vartan, mais aussi avec celle qui deviendra son épouse, France Gall.
Tout en subtilité et en délicatesse, Michel Berger va peu à peu moderniser la chanson française grâce à des mélodies sophistiquées et des textes profonds, et très inspirés, signant des tubes devenus classiques, comme "La groupie du pianiste" et "Quelques mots d'amour". L'artiste va aussi se faire connaître en composant l'opéra-rock "Starmania" en 1979, une vraie révolution à l'époque. Son décès précoce à 44 ans en 1992 laissera le monde de la musique éploré, mais son héritage demeure à jamais éternel.
France Gall
Forcément, l'un ne va pas sans l'autre, tant le binôme France Gall / Michel Berger reste indissociable de cette époque. Avec sa fraîcheur et sa spontanéité, France Gall représente tout ce qui pouvait séduire dans les années 60. C'est en 1963 que la France découvre la jeune France Gall, le jour de ses 16 ans, alors que ses premiers morceaux sont diffusés à la radio, notamment sa chanson "Ne sois pas si bête". Un tremplin pour l'adolescence, qui va faire une rencontre déterminante avec Serge Gainsbourg, lui qui va faire d'elle une véritable icône, une "Lolita" à la française. En 1965, elle remportera l'Eurovision, mettant un pied de plus dans ce monde qui lui ouvrira les bras.
Si elle va marquer l'ère Yéyé, elle va elle aussi se réinventer dans les années 70, grâce à son complice et son grand amour, Michel Berger, avec qui elle va enchaîner les tubes, comme Résiste et Ella, elle l’a. Avec une carrière de plus de 30 ans et des millions d’albums vendus, France Gall reste une figure incontournable de la chanson française, qui réussit à nous surprendre même après sa mort, avec la sortie d'un titre six après sa disparition.
Claude François
Comment ne pas refermer cette boîte à souvenirs avec l'une des figures de proue du mouvement Yéyé, Claude François ? Tout comme son collègue Johnny Hallyday, Claude François s'inspire du rock'n'roll venu des Etats-Unis, et la pop britannique. Il va se faire connaître en 1962 avec son titre Belles! Belles! Belles! et il ne s'arrêtera plus, enchaînant les succès comme Si j’avais un marteau et Cette année-là. Son style dynamique et ses chorégraphies soignées vont peu à peu révolutionner la scène musicale française.
Mais Claude François ne va pas s'arrêter là, bien décidé à laisser son empreinte dans le monde de la musique. Dans les années 70, il va évoluer vers des sonorités plus disco avec Alexandrie, Alexandra et va aussi signer l'un de ses titres les plus populaires, Comme d'habitude, qui aura même droit à une adaptation en anglais, chantée par Monsieur Frank Sinatra, "My Way". En plus de sa carrière de chanteur, Claude François va créer Podium, un magazine culte pour la jeunesse. Son exigence et son charisme ont fait de lui une idole inégalée, dont le décès brutal et tragique en 1978 n’empêchera pas d'écrire sa légende.
