Le numéro 5 bis de la rue de Verneuil, dans le 7e arrondissement de Paris, compte parmi les adresses incontournables de la capitale. Si pour le public, c'est la maison de l'illustre Serge Gainsbourg, pour sa fille Charlotte, c'est avant tout un lieu chargé de souvenirs et d'émotions. Depuis la disparition de l'artiste en 1991, c'est elle la propriétaire des murs auxquels elle reste très attachée. Dans un long entretien accordé aux Inrockuptibles, la chanteuse et actrice s'est confié sur la symbolique que l'endroit incarne pour elle et le futur qu'elle lui réserve.
Entre elle et cette maison, c'est avant tout une histoire d'amour : elle y nait et y réside jusqu'à ses neuf ans, au moment du divorce de ses parents. Pour autant, le domicile paternel reste un havre de paix pour la jeune fille. Au point d'avoir failli y retourner quelque temps avant le décès de son père : "En fait, peu avant la mort de mon père, je m’apprêtais à y vivre à nouveau. J’avais 18 ans, je n’allais vraiment pas bien et mon père m’a proposé de me réinstaller avec lui. Et puis, il est mort."
Encore aujourd'hui, elle reconnait se rendre régulièrement dans la demeure de son enfance. Ces trente dernières années, "j'y passais quelques heures si je n’allais pas bien. Je m’y réfugiais. C’est un endroit très chargé. C’est impossible d’y aller à la légère". La fille de Jane Birkin y est tellement attachée qu'elle pense à s'y réinstaller quand traverse une passe difficile :
"À un moment donné, où j’ai eu des difficultés d’argent, j’y ai pensé : tout repeindre en blanc, tout arracher et m’y installer avec Yvan (Attal, son compagnon, ndlr) et les enfants. Mais ça a été impossible ! J’avais peur de le regretter toute ma vie, que ce soit lourd pour ma famille."
Le projet est finalement abandonné au profit d'un autre : la transformation des lieux en musée. L'hôtel particulier couvert de graffitis, rebaptisé Maison Gainsbourg, ouvrira bientôt ses portes, à l'issue de coûteux travaux. C'est le fruit d'un long cheminement de la part de Charlotte : "Le musée de mon père naît de l’envie de partager quelque chose que j’ai gardé très égoïstement pour moi. Ça faisait trente ans que j’y songeais et ça m’arrangeait sans doute de ne pas y arriver." Rendez-vous au printemps pour découvrir les lieux !