Slimane va défendre les chances françaises lors du concours de l'Eurovision ce samedi 11 mai et on espère tous qu'il gagnera. En effet, la dernière victoire de la France date de 1977 et les places d'honneur, depuis, n'ont pas été très très nombreuses. On fonde donc de gros espoirs sur la performance de l'ancien gagnant de "The Voice" !
Marie Myriam, première avec la chanson "L’Oiseau et l’Enfant" en 1977
Marie Myriam qui gagne l'Eurovision, c'est un peu comme Yannick Noah qui remporte Roland Garros ou Bernard Hinault le tour de France. A chaque fois, on se demande qui sera le prochain Français à monter sur la plus haute marche du podium. Depuis 1977 et son passage avec "L'oiseau et l'enfant", on attend qu'un chanteur de l'Hexagone prenne la succession de Marie Myriam. Elle-même en serait sans doute soulagée puisque, chaque année, on lui reparle de sa victoire depuis cette année-là. En 1977, elle n'a que 19 ans et monte sur la scène de l'Eurovision organisée à Londres avec un titre doux et plein de sentiments, écrit par Joe Gracy, et composé par Jean-Paul Cara. Avec ce véritable hymne à la paix, elle récolte 136 points ce qui en fait la cinquième artiste française à gagner ce concours. Ensuite, le titre aura une très belle vie commerciale puisque cela reste le morceau avec le plus gros succès de la carrière de la chanteuse.
Joëlle Ursull, deuxième avec la chanson "White and Black Blues" en 1990
Joëlle Ursull était déjà connue quand il a concouru à l'Eurovision puisqu'elle était membre du groupe Zouk Machine. Ce n'est qu'ensuite qu'elle se lance en solo et qu'on la retrouve à Zagreb pour le 35e concours avec le titre "White and Black Blues", écrit par Serge Gainsbourg et composé par Georges Augier de Moussac. Avec ce morceau qui, pour la première fois de l'histoire, comporte quelques mots d'anglais, elle obtient 132 points, se classant à la 2e place, ex-æquo avec Liam Reilly, le chanteur représentant l'Irlande avec la chanson "Somewhere in Europe" laissant la première place à l'Italie et Toto Cutugno avec "Insieme: 1992". Surfant sur ce succès, elle sort son deuxième album "Black French" la même année.
Amina, deuxième avec la chanson "Le dernier qui a parlé" en 1991
Amina Annabi naît le 5 mars 1962 à Carthage en Tunisie d'un père français et d'une mère tunisienne, non seulement musicienne, mais aussi compositrice. Un superbe mélange de cultures qui la porte tout au long de sa carrière. En 1991, Amina représente la France à l’Eurovision, avec la chanson "C'est Le Dernier Qui A Parlé Qui A Raison", une tirée de son album et signée Wasis Diop. Cette année-là, la France frôle la victoire, ex-aequo avec l'Irlande. Elle se voit finalement rétrogradée à la seconde place, pour des raisons de votes maximums. Un incident qui provoque son petit scandale à l'époque. Cette performance fait cependant décoller la carrière d'Amina. Peu de temps après, elle se voit décerner le prix Piaf 91 de la meilleure chanteuse. Au cinéma, elle apparaît dans "La Belle histoire" de Claude Lelouch. En 1992, elle prête sa voix à la bande originale du film de Jean-Jacques Beineix, "IP5", qui fut la dernière apparition d'Yves Montand. L'énième preuve que le concours peut ouvrir un champ des possibles infini.
Barbara Pravi, deuxième avec la chanson "Voilà" en 2021 (REMI)
L'Eurovision fêtait son grand retour en 2021, après une annulation l'année précédente à cause de la pandémie de Covid. Les artistes étaient donc évidemment attendus au tournant et en France, on a été gâtés : on a fait notre plus grand total de points (499) de toutes nos participations à l'Eurovision. Pour ça, on peut dire merci à Barbara Pravi, qui s'est révélée ce soir-là aux yeux du monde entier en sorte d'Edith Piaf 2.0, avec sa voix incroyable et son côté vulnérable et forte à la fois. Grâce à sa chanson « Voilà », écrite et composée par elle-même (avec l'aide de Igit et Lili Poe), elle a touché au cœur des dizaines de millions d'européens. Malheureusement, la concurrence était rude et sa performance mémorable n'a pas suffi à l'emmener plus haut que la deuxième place du classement. Un crève-cœur pour le public français qui s'était mobilisé comme un seul homme derrière Barbara. On n'avait pas vu pareil engouement pour l'Eurovision en France depuis presque 30 ans.
Joël Prévost, troisième avec la chanson "Il y aura toujours des violons" en 1978 (REMI)
Pas facile de passer juste après l'incroyable Marie Maryam, dernière gagnante française en date de l'Eurovision. L'année suivante, c'est Joël Prévost qui se présente sur scène pour défendre nos couleurs lors du célèbre concours. Un Joël Prévost tout jeune, 28 ans à peine, qui a la lourde tâche d'assurer le spectacle lors d'une édition qui a lieu à domicile. Sa proposition ? Une ballade assez spéciale, qui nous parle des choses qui changent, mais qui est surtout une ode à celles qui ne changent pas, comme le fait qu'il "y aura toujours des violons, pour jouer les chansons d'amour". Pour l'aider sur scène, il est accompagné du chef d'orchestre Alain Goraguer et de tout un orchestre (chaque pays avait son chef d'orchestre à l'époque), ce qui donne forcément à la prestation un côté plus exaltant et plus mélodieux. Si Joël Prévost n'a pas remporté la victoire ce soir-là (troisième derrière Israël et la Belgique), il a offert un moment musical d'une intensité rare au public européen. D'ailleurs, tous les pays ont donné des voix au chanteur français, ce qui n'est pas si courant, même si ça n'a pas suffi à le faire gagner.