Le 2 avril marque l'anniversaire de Serge Gainsbourg, une légende de la musique française qui a laissé une empreinte indélébile dans la culture populaire. Si son talent est incontestable, il est aussi connu pour ses provocations et ses nombreux scandales. À l'occasion de cette date, retour sur les polémiques qui ont marqué sa carrière.
1. "Je t'aime... moi non plus" (1969)
Lorsque Serge Gainsbourg compose "Je t'aime... moi non plus", il enregistre d'abord la chanson avec Brigitte Bardot, avant que celle-ci ne demande qu'elle ne soit pas diffusée. Il réenregistre alors le titre avec Jane Birkin. Le morceau, jugé trop explicite en raison de ses paroles et des soupirs suggestifs, est interdit sur plusieurs radios et crée une véritable onde de choc à l'époque.
2. "Aux armes et cætera" (1979)
Dans une démarche artistique osée, Gainsbourg revisite "La Marseillaise" en version reggae dans l’album "Aux armes et cætera". Cette reprise indigne les anciens combattants et les militaires, qui l’accusent de manquer de respect à l’hymne national. Lors d’un concert à Strasbourg, la tension monte lorsqu’un groupe de parachutistes menace d’interrompre le spectacle. Gainsbourg calme la situation en chantant a cappella la version originale, prouvant ainsi qu'il connaissait parfaitement les paroles.
3. Le billet de 500 francs brûlé (1984)
Peu friand des taxes imposées par l'État, Gainsbourg décide de marquer les esprits en brûlant un billet de 500 francs en direct à la télévision. Ce geste symbolise, selon lui, les 74 % de taxation qu’il subit. L’acte choque et fait grand bruit dans les médias. Face aux critiques, Gainsbourg rétorque sans détour : "C’est mon fric, ça ne regarde que moi."
4. "Lemon Incest" avec Charlotte Gainsbourg (1985)
En duo avec sa fille Charlotte Gainsbourg, alors âgée de 13 ans, Serge Gainsbourg interprète "Lemon Incest". Le clip, où père et fille sont allongés sur un lit, suscite de vives réactions et de nombreuses accusations d’ambiguïté dérangeante. Gainsbourg défend sa chanson en expliquant qu’il s’agit d’une représentation d’un amour idéalisé et impossible, mais la controverse persiste. Plus tard, Charlotte Gainsbourg avouera que grandir aux côtés d’un père aussi extravagant n’a pas toujours été facile et que son enfance a parfois été marquée par la gêne et l'incompréhension face aux provocations de son père.
5. L'affaire Whitney Houston (1986)
Invité sur le plateau de l’émission "Champs-Élysées", aux côtés de Whitney Houston, Serge Gainsbourg, visiblement alcoolisé, lâche en anglais une phrase qui laisse tout le monde sans voix : "I want to fuck you." Michel Drucker, animateur de l’émission, tente de désamorcer le malaise, mais le scandale est immédiat.
6. Gainsbarre : l’autodestruction en spectacle
Dans les années 80, Serge Gainsbourg laisse place à son alter ego provocateur, "Gainsbarre". Multipliant les provocations, les excès d’alcool et les sorties chocs, il alimente son image de poète maudit et d’artiste autodestructeur. Cette période, bien que marquée par des polémiques incessantes, contribue à entretenir le mythe autour de sa personnalité.
Malgré ces controverses, Serge Gainsbourg reste une icône incontournable de la musique et de la culture française. Son audace, son talent et son goût pour la provocation en font un artiste unique, dont l'héritage continue d’inspirer aujourd’hui.