Cela faisait des années que Patrick Bruel ne s'était pas rendu en Algérie, sa terre natale. Il y a quelques jours, il s'y est rendu avec sa maman pour un voyage plein de nostalgie et d'émotion. Depuis son retour, il a clairement du mal à redescendre, marqué par des épisodes forts qu'il a vécus sur place.
Il s'est notamment rendu à Bologhine dans la banlieue ouest d'Alger pour aller se recueillir dans le cimetière juif où est enterré Roger Hanin, lui aussi né en Algérie et disparu en 2015. Un passage obligé comme l'a raconté le chanteur sur les ondes de France-Inter.
"Il a été le lien entre les rapatriés et les Algériens, et puis c'était mon premier papa de cinéma."
Mais, ce voyage a aussi été l'occasion pour Patrick Bruel de raviver des souvenirs familiaux très forts. Dans Paris-Match, il a notamment évoqué l'importance de son grand-père Elie dans sa vie.
"Il a toujours été très présent, parce que je vivais uniquement avec la famille de ma mère. La présence référente était incarnée surtout par mon grand-père, en raison de son caractère, de son autorité, de son passé et de ses convictions politiques et sociales. Je l'ai connu assez longtemps pour qu'il me transmette pas mal de choses. Mais ce que j'aimais avec mon grand-père, surtout, c'étaient ses souvenirs, l'Algérie... Je voulais qu'il me raconte son Algérie. Et il m'a transmis quelque chose d'assez joli, c'est de n'avoir aucun ressentiment, aucune soif de revanche, ce qui n'est pas toujours le cas des gens d'Afrique du Nord qui ont été rapatriés."
Ces retrouvailles pourraient déboucher sur autre chose puisque le chanteur pourrait donner un grand concert à Alger, une bonne façon de boucler la boucle. Seule problème, il a une sainte horreur de faire ses valises. Gageons que cela ne sera pas suffisant pour le faire reculer.
"Aujourd'hui encore, j'ai du mal à faire une valise, a révélé Patrick Bruel. J'ai une peur panique à l'idée de me mettre devant une valise, de savoir ce que je vais prendre... je fais des listes... je deviens fou ! Ca fait rire tout le monde, mes enfants, ma compagne [...] En 1991, j'avais prévu un concert là-bas et je voulais emmener ma famille, se souvient-il. Mon grand-père, lui, ne voulait pas. Il semblait gêné qu'on y retourne... Je pense qu'il avait peur pour moi. Et il n'avait pas forcément tort. La situation était très tendue à l'époque, on m'a fait comprendre que ce n'était pas le moment pour moi et je n'y suis pas allé..."
Mais cela devrait changer comme il l'a confié.
"Ce voyage servait aussi à réparer, ajoute le chanteur. Il y a des choses à réparer. C'est en se rencontrant, en se parlant, et en se regardant surtout. Il y a eu des très jolis silences pendant ce voyage."
Ce serait vraiment une belle chose.