Malgré le succès qu'elle rencontre à la fois au cinéma ou dans le monde de la chanson, Izïa Higelin n'est pas totalement heureuse comme elle l'a confié dans un grand portrait dressé par le journal Le Monde. La mort de son père, Jacques, en 2018, continue de la hanter et elle reconnaît avoir du mal à passer outre : le vide, le manque est trop grand.
"J'ai vraiment du mal à faire le deuil. J'ai l'impression que mon père et moi, on s'est toujours connus. J'avais 26 ans quand il est mort et tout me le rappelle, tout me ramène à lui, un détail de la vie, une mélodie..."
Il faut dire que la mort de son père a mis fin, pour elle, à une période enchantée, où son papa était aux petits soins. Des souvenirs affluent alors qui expliquent que la jeune femme ait du mal à chasser son spleen.
"Il était gaga. Il ne travaillait pas trop, je l'ai eu pour moi seule. On passait beaucoup de temps à la Villette, à la Cité des sciences, à la Géode [à Paris]. C'était mon meilleur copain, papa, on s'est beaucoup aimé. Il m'a mis très tôt une guitare entre les mains, puis ça a été le piano, on improvisait, on chantait. Quand il partait en tournée, il m'emmenait dans le bus avec lui. C'est lui qui m'a donné envie de faire de la scène."
Et puis, dans la suite de l'entretien, on comprend bien que la sortie de cet état un peu entre-deux n'est pas pour tout de suite car l'interprète de "Mon coeur" n'est forcément en phase avec cette époque pas forcément facile à vivre.
"Il est difficile de garder la foi en ce moment. On traverse une période terrible avec la crise économique, les violences policières, les injustices. Les gens sont à vif. Dans ma génération, on n'a plus peur de dire que ça ne va pas du tout. C'est dur pour les trentenaires."
On ne saurait lui donner tort...
