L’héritage Gainsbourg peut dormir sur ses deux oreilles. La chanson française a eu un véritable coup de massue le 2 mars 1991 lorsque Serge Gainsbourg, icône incontournable connue autant pour son talent d’écriture que pour ses excès, a quitté ce monde. Malgré sa disparition, son esprit continue de hanter les murs de la Maison Gainsbourg, ce lieu emblématique devenu un véritable sanctuaire pour les admirateurs de l’artiste. Pourtant, cette maison pourrait un jour fermer ses portes, menacée par une guerre judiciaire opposant Charlotte Gainsbourg à son ancien associé.
Heureusement, la relève est assurée. Les enfants du chanteur, Charlotte et Lulu Gainsbourg, ont hérité de cette même passion pour la musique, ce lien indéfectible qui les rattache à leur père. Dans une interview accordée à Gala, Lulu Gainsbourg est revenu sur les derniers instants de vie de Serge, et sur le cadeau symbolique qui le lie encore aujourd’hui à lui.
« Le jour où mon père est parti… J’avais 5 ans », confie-t-il avec émotion.
Ce 2 mars 1991, jour tragique pour la France entière, marque aussi le début d’une vocation pour le jeune Lulu. Ce jour-là, il s’est installé devant le piano offert par son père, un Bechstein qui trône toujours chez sa mère.
« J’ai passé l’après-midi devant le piano qu’il m’a offert. Il est toujours chez ma mère, un Bechstein. Je refaisais à l’oreille les thèmes qu’il me jouait quand j’étais petit : Popeye, Les Trois Petits Cochons… C’est en m’entendant ce jour-là que ma mère a décidé de me mettre vraiment au piano », raconte-t-il.
Ce piano n’était pas seulement un instrument, mais une transmission, une connexion posthume entre un père et son fils. Ce cadeau, offert avant sa mort, est devenu le point de départ d’une passion et d’une carrière musicale qui prolongent aujourd’hui l’héritage Gainsbourg.
Mais c’est seulement à l’adolescence que Lulu a réellement mesuré l’étendue du génie musical de son père :
« Ado, j’étais parti en voyage avec mon discman et quelques CD : Michael Jackson, Jamiroquai… et mon père. Un jour, je me suis posé. Pour la première fois, j’ai écouté avec attention La Chanson de Prévert et je me suis rendu compte de la qualité de son écriture. »
Ce jour-là, Lulu Gainsbourg n’a pas seulement écouté une chanson : il a rencontré l’artiste, l’homme derrière le mythe, et compris que la plus belle héritage qu’il ait reçu ne tenait pas qu’à un piano, mais à un langage universel : la musique.
