Zazie est une artiste lumineuse, sensible et pleine de légèreté mais cela n'a pas toujours été le cas. Dans un grand portrait que lui consacre le journal Le Monde, elle revient ainsi sur des épisodes douloureux de son enfance au cours de laquelle tout n'a pas été rose car, comme elle a toujours eu des problèmes de sommeil, elle a développé un "trouble de la rêverie compulsive" en même temps que le somnambulisme. Le plus difficile était d'en sortir car comme elle le dit elle-même, "la vie rêvée est fort sympathique". Le problème, c'est qu'une fois éveillée, elle avait du mal à sortir de son rêve et avait tendance à penser que ce dont elle avait rêvé correspondait à la réalité. Cela lui a notamment valu d'être "sanglée" dans son lit de petite fille.
"Ce n'est pas vraiment de la maltraitance. Je rêvais de m'échapper d'une famille dysfonctionnelle où la seule langue qui se parlait correctement était la musique, et où régnait une sourde violence - pas toujours sourde d'ailleurs. Dieu merci, j'avais un grand frère, un an et demi de différence, on a passé des heures, des années, à s'inventer des histoires. Ca m'a un peu sauvée. Nous étions tacitement et inconsciemment solidaires. La famille, pour moi, est un non-sens."
Peut-être est-ce cette tendance à) ma rêverie qui l'a aidé à devenir une très grande artiste dont la qualité des textes est reconnue par tous, y compris le grand Johnny Hallyday. La puissance de l'imaginaire, la force de sa plume vient aussi sans doute de là.
