Benjamin Biolay : il a son avis tranché sur le rap

Celui qui revient avec son album "Grand Prix" porte un regard acide sur le rap français de nos jours.

Le 26 juin prochain, Benjamin Biolay sortira "Grand Prix", son nouvel album. Faisant la couverture de Télérama, le chanteur a fait quelques déclarations sur sa manière de consevoir la musique et ses chansons, notamment l'utilisation de jurons : "Cela me vient d'écrivains que j'aimais lorsque j'étais jeune, et surtout de Léo Ferré. Il adorait balancer des horreurs. L'effet était marquant, puissant. Il y avait une folie chez lui, à la limite du syndrome de Tourette. Il déclamait un texte et subitement hurlait "sale pute !" en postillonnant. Et tout le monde sursautait. Je trouvais ça trop beau ses cochonneries, ces gros mots qui s'insinuaient ". 

Il confie par la même occasion son affection pour la musique hip-hop et les rappeurs français comme Akhenaton et le groupe Iam. Cependant, le rap d'aujourd'hui n'est plus ce qu'il était selon lui : "Il faut dire que ça fait longtemps que je n'ai pas entendu un son urbain d'aujourd'hui intéressant". 

Il dit regretter la façon dont ce genre s'est imposé comme le préféré des français, surtout son industrialisation trop exagérée : "Ça s'est sérieusement délité. Maintenant, ce ne sont plus que des équipes avec un beatmaker, un topliner, et des couches que l'on superpose par pur calcul. Du travail d'usine, à la chaîne. Fatalement creux (...) J'ai bien côtoyé le milieu rap et j'ai vu l'évolution. Tous ces gars incapables de poser un son, qu'il faut remonter note par note, maqués avec des producteurs horribles, à l'ancienne. Ces nouvelles stars me font penser aux Miss Météo qui avaient été promues par Canal+ comme l'avenir du cinéma français. Elles ont juste piqué les rôles de vraies comédiennes… Dans quel monde de fous vit-on ?". Le chanteur ne mâche pas ses mots.

Il sera ce soir sur la scène du Palais Royal pour "La Chanson de l'Année 2020".