Depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, Coluche est devenu une icône pour les manifestants. Son engagement en faveur des plus démunis, son discours anti-élite et sa défiance envers les gouvernants sont entrés en résonance avec les revendications des révoltés.
Ainsi, les journalistes se sont replongés dans la course à la Présidence de Coluche. Sa candidature à l’élection présidentielle française de 1981 n’est au départ qu’une « blague ». Elle deviendra de plus en plus sérieuse, jusqu’à atteindre les 16 % d’intentions de vote en décembre 1980. Le but de cette candidature : reconquérir les abstentionnistes et redonner la parole à ceux à qui on ne la donnait plus.
En replongeant dans cette aventure, Le Monde a dévoilé une lettre inédite envoyée par Coluche au cinéaste et « directeur de campagne » Romain Goupil. L’humoriste explique qu’il renonce à cette campagne présidentielle, un peu plus de quatre mois après son lancement. À ce moment-là, ils vivent une rupture politique. Le cinéaste désapprouve le rapprochement du candidat avec Gérard Nicoud, défendant les artisans et commerçants et qualifié de poujadiste dans les médias.
La lettre commence : « J’arrête. Je ne suis plus candidat. » Coluche y regrette que les élus « se dégonflent » et que les médias le tiennent à l’écart :« Je suis interdit à la radio, à la télé, tous ceux qui ont essayé de me soutenir se sont fait virer, la grande presse fait le silence. »
« J’espère qu’un jour la France aura un gouvernement qui s’occupe des Français plus que des intérêts de sa famille et de ses copains. J’espère qu’un jour les jeunes pourront se promener dans les rues sans que la police ne les agresse », explique-t-il dans sa lettre.
Coluche évoque aussi les menaces de mort dont il a été l’objet. Il conclut ainsi : « Amusez-vous bien mais sans moi . » Ainsi, grâce à ces archives, une partie sombre de cette vaste blague est dévoilée…