Un hommage chargé d’émotion
Lors de la cérémonie organisée hier soir sur la place Saint-Gervais à Paris, en souvenir des attaques du 13 Novembre 2015, Eddy de Pretto a choisi de reprendre la chanson « L'Absent » de Gilbert Bécaud, accompagnée des images des victimes projetées derrière lui. Le texte, « Qu’elle est lourde à porter l’absence de l’ami… », a résonné comme un message universel sur la perte, la mémoire et la reconstruction. Sa voix tremblante, son regard fixé sur le public et ses mots sincères ont transformé le moment en un instant de recueillement puissant, salué par des milliers de téléspectateurs.
Une performance digne d’une légende
Au-delà de l’émotion pure, cette prestation marque une étape importante dans la carrière d’Eddy de Pretto, artiste souvent associé à la rébellion et à l’introspection. En choisissant ce titre et ce cadre, il prouve sa capacité à transcender les registres : du rap-pop contestataire à l’hommage solennel, il navigue avec justesse entre émotion brute et respect du patrimoine musical français. L’événement, diffusé dans un cadre national, met en lumière sa polyvalence et sa maturité artistique : celle d’un artiste capable de prendre la scène, non pour faire le show, mais pour faire sens.
Un geste symbolique dans un paysage musical en mutation
Dans un moment où la musique populaire questionne son rôle social, cette intervention d’Eddy de Pretto rappelle que l’artiste ne se limite pas à divertir : il peut témoigner, interroger, unir. Cette prestation s’inscrit dans un mouvement plus large où les rappeurs et musiciens investissent des espaces symboliques — mémoriaux, politiques, civiques — pour porter la parole, pas seulement le tube. Le choix d’Eddy de Pretto d’interpréter « L’Absent » dans ce cadre rappelle également que les lignes entre « chanson » et « rap contemporain » sont de plus en plus poreuses, et que la puissance d’un message l’emporte sur le label qu’on lui colle.
