Qui ne connaît pas Indochine, groupe de pop rock français qui a récemment fêté ses 40 ans de carrière ? Toujours aussi actif, le groupe a sorti son 14ème album studio le 7 septembre 2024, "Babel Babel", annonçant dans la foulée une tournée, que l'on imagine déjà être la tournée la plus rentable de France. C'est bien simple : à chaque fois que le groupe rajoute une nouvelle date, les places se vendent comme des petits pains à un temps record.
Vous l'aurez compris : Indochine a toujours autant la côte, et on comprend aisément pourquoi : entre une musique aux textes puissants et poétiques, un leader très charismatique et engagé en la personne de Nicola Sirkis et un univers visuel très marqué, le groupe continue de faire rêver les Français. Alors à l'occasion d'un grand concours pour vous faire gagner des places pour le concert parisien du 18 juin, M Radio revient sur les anecdotes insolites qui ont fait d'Indochine la légende qu'ils sont aujourd'hui !
Quand Indochine aurait pu s'appeler... Les Espions
Certains ne le savent peut-être pas, mais Indochine aurait du s'appeler autrement, avec un nom qui aurait eu beaucoup moins de prestance : Les Espions. L'histoire commence à la fin des années 80, le magazine Rock & Folk publie une petite annonce : le groupe Les Espions cherche un chanteur et un bassiste. Nicola Sirkis et Dominique Nicolas, qui ne se connaissent pas encore à ce moment là, décident de postuler et sont finalement choisis.
Un soir, alors que Dominique Nicolas ramène Nicola Sirkis en voiture après une répétition, ce dernier en profite pour faire écouter une maquette de ses compositions personnelles. Les deux hommes en sont désormais convaincus : ils vont devenir amis, et surtout, faire de la musique ensemble. Quelques mois après leur arrivée au sein du groupe, ils démissionnent et fondent leur propre groupe : Indochine.
Mais alors, comment ont-ils fini par choisir ce nom ? C'est Nicola Sirkis qui donnera l'information, lors d'une interview accordée à nos confrères du Parisien en 2014 :
"C’est grâce à Marguerite Duras dont j'étais un grand fan. Elle ressentait les mêmes choses que moi et a vécu en Indochine. Ses livres étaient sensuels, charnels, décadents, avec une puissance poétique. Ça nous correspondait bien au début du groupe en 1981. Mais ça a été chaud. C'est comme si on s'était appelé Algérie française. Un collectif d'anciens paras d'Indochine était révolté parce que nous étions maquillés. Certains profs se plaignaient que l'on connaisse plus l'Indochine par le groupe que par l'histoire. Les maisons de disques nous disaient : 'Vous ne tiendrez pas plus de deux ans avec ce nom" - Nicola Sirkis
L'engagement d'Indochine
Si Indochine s'est autant démarqué, c'est parce qu'ils ont toujours assumé leur engagement, autant social que politique, dans des causes importantes à leurs yeux. Lutte contre le sida, défense des droits de l'homme ou encore protection de l'environnement, le groupe n'a jamais hésité à utiliser sa notoriété et son influence pour faire avancer des combats importants. Et cet engagement, on le voit évidemment dans leurs chansons, notamment dans "Un été français", un titre marquant de l'année 2017 où le groupe dénonce la montée progressive du Rassemblement National, anciennement Front National.
Autre combat : en 2011, le groupe se mobilise pour récolter des fonds pour le Japon, qui vient de subir de plein fouet un violent séisme et tsunami. En compagnie de la chanteuse Amwe, Indochine enregistre une toute nouvelle version de leur morceau "Un ange à ma table" en japonais. Grâce à cette nouvelle chanson, le groupe réussit à envoyer pas moins de 12 000€ aux victimes de la catastrophe.
Deux ans plus tard, Indochine sort une chanson accompagnée d'un clip coup de poing de 6 minutes, entièrement réalisé en noir et blanc, "College Boy". Réalisé par le prodige québécois Xavier Dolan, le clip montre l'escalade de violence subie par un adolescent, qui subit le harcèlement scolaire. Les images sont particulièrement violentes et explicites, dénonçant l'impact des violences scolaires sur la vie d'un individu.
Le secret de jeunesse de Nicola Sirkis
A la question "quel âge à Nicola Sirkis ?", la réponse pourrait en surprendre plus d'un. En effet, le chanteur est né en juin 1959, et autant être honnête : il ne fait pas ses 65 ans. Comme si le temps n'avait aucune emprise sur lui, le secret de jeunesse de Nicolas Sirkis attire toutes les convoitises, ce qui explique qu'il se fasse très souvent questionner sur le sujet. Interviewé par le magazine Femina en 2006, le musicien a expliqué ce qu'il faisait pour se maintenir en forme :
"Je cours une demi-heure par jour, ou 45 minutes quatre fois par semaine. C'est Luc Besson qui m'a appris à courir sur de longues distances. Aujourd'hui, lui ne court plus. Et ça se voit ! Depuis, j'ai pu apprécier les bienfaits du sport pour le corps mais aussi pour la tête. Je participe régulièrement à des marathons, comme les 20 kilomètres de Paris, juste pour m'amuser" - Nicola Sirkis
Très peu attiré par les fastes et les excès de la nuit que peuvent amener la célébrité, Nicola Sirkis explique qu'il a une hygiène de vie irréprochable, avec beaucoup de sommeil, pas d'alcool ni de cigarette.
"Moi, je n'ai jamais été un noceur. C'est peut-être ce qui m'a protégé." - Nicola Sirkis
Le record improbable... au Pérou
On vous en a déjà parlé il y a quelques semaines sur M Radio : Indochine a à son actif une belle collection de records tout au long de sa carrière. Mais saviez vous qu'ils en ont aussi un... au Pérou ?
Tout commence en 1986, quand la radio péruvienne Doble Nueve, connue pour récupérer les disques boudés par les radios concurrentes de Lima, reçoit le 45 tours de Troisième sexe d'Indochine. Un morceau déjà très populaire en Espagne, mais que le Pérou ne connaissait pas du tout. Très vite, le programmateur sent tout le potentiel du groupe, et il a raison : le son atypique du groupe et son esthétique séduisent le public, toujours à la recherche de nouveauté.
"Le phénomène s’est répandu comme une trainée de poudre aux quatre coins du pays. Un an plus tard, toutes les radios péruviennes passaient les chansons du groupe" - Vladimir Øden, fondateur du collectif "Indochine Perù", principale source d’information des fans d’Indochine au Pérou.
le groupe. Face à la demande croissante, le distributeur El Virrey obtient les droits du Live au Zénith, qui devient disque d’or en 1987. C’est le début de l’"Indomania". Les fans parlent d’un choc esthétique et culturel : maquillage, coiffures rebelles, énergie nouvelle. Trente ans plus tard, le phénomène perdure. Au Pérou, Indochine n’est pas un simple groupe : c’est une révolution musicale et identitaire.