Si on devait garder trois noms de personnalités parmi les plus importantes dans la chanson française des 50 dernières années, Jean-Jacques Goldman en ferait sûrement partie et il ne serait pas troisième. Cela fait plus de dix ans qu'il est le chanteur préféré des Français, le tout, sans sortir aucun nouvel album. Comment réussit-il ce tour de force ? C'est facile : sa discrétion, sa gentillesse et sa simplicité le rendent très apprécié du public. Si on ajoute à ça un talent incroyable, que ce soit en tant que chanteur, compositeur ou parolier, ça nous fait plein de très bonnes raisons d'aimer "JJG". Même dans son milieu professionnel, tout le monde semble l'adorer, lui qui a collaboré avec les plus grands noms de la musique en France. Cette semaine, on vous propose un petit top 10 des anecdotes sur l'artiste le plus important dans la variété française de ces 50 dernières années.
Il a commencé à chanter dans une église
Vous aurez peut-être du mal à le croire, mais le chanteur assez révolté, revendiquant sa particularité dans "Je marche seul" a commencé à chanter... dans une église ! Plus précisément, au sein d'une chorale religieuse, celle de l'église de Montrouge. Les membres de la chorale avaient d'ailleurs leur propre nom, les "Red Mountain Gospellers", "Red Mountain" étan la traduction littérale de Montrouge. Comme il avait déjà pris des cours de piano étant jeune, il s'est retrouvé derrière l'orgue électronique tout neuf acheté par la paroisse et son talent saute alors aux yeux de tous. C'est aussi grâce à la paroisse que Jean-Jacques Goldman enregistrera ses premiers morceaux, toujours avec le même groupe. Un 45 tour a été enregistré à cette occasion, sous le nom des Red Moutain Gospellers. JJG a cette fois encore passé un cap, puisqu'on le retrouve à l'orgue, à l'harmonica et aussi à la guitare, alors qu'il n'a que 18 ans. On imagine que c'est à ce moment qu'il a ressenti son coup de foudre pour la musique !
Il est le frère d'un révolutionnaire assassiné
Si Jean-Jacques Goldman dégage une image assez calme, doux, discret et sympathique, en ce qui concerne son demi-frère, ça semble être tout l'opposé. Car oui, JJG a un demi-frère, du nom de Pierre Goldman. Un nom connu de ceux qui ont suivi les rubriques "faits divers" des années 60 et 70. Pierre et Jean-Jacques sont issus d'une famille très militante, avec un père qui faisait partie de la "résistance juive", puis très proche du PCF. Pierre, le demi-frère de notre chanteur préféré, est très vite parti propager la révolution en Amérique du Sud, notamment au Venezuela, avec d'autres intellectuels français comme Régis Debray, avant de basculer dans le banditisme à son retour en France. Lié à plusieurs attaques à main armée, il est condamné à de la prison, avant d'être accusé d'un double meurtre lors d'un braquage d'une pharmacie parisienne. Une affaire très médiatisée, pour laquelle Pierre Goldman a finalement été acquitté en 1976. Malheureusement, il a été sauvagement assassiné en pleine rue en 1979. Un assassinat toujours pas élucidé, même si les pistes les plus récentes parlent de liens entre les Renseignements généraux de l'époque et certains groupuscules d'extrême-droite, dans le but de lutter contre la subversion. Un drame qui a dû toucher le chanteur profondément et qui explique peut-être son goût pour la discrétion et la tranquillité.
Il a fait sa première télé avec Danièle Gilbert dans l'émission "Midi-Première
Evidemment, les plus jeunes de nos lecteurs ne s'en souviennent pas. Mais "Midi-Première" était littéralement une institution de la télévision de l'époque et Danièle Gilbert une de ses plus grandes vedettes. Les jeunes artistes sont d'ailleurs nombreux à avoir débuté sur le petit écran dans cette émission, Jean-Jacques Goldman inclus, au pied d'un château dans l'Allier. Il ne vient pas seul puisqu'à l'époque, nous sommes en juillet 1975, il fait partie du groupe Taï Phong. Sans doute pas bien renseignée, l'animatrice annonce qu'ils viennent du Japon... Surtout, personne ne sait que Goldman n'est pas le chanteur unique du groupe même si c'est lui qui prend le micro ce jour-là pour interpréter le morceau "Sister Jane".
Il a écrit la chanson des Restos du cœur en seulement 3 jours
On disait plus haut que Jean-Jacques Goldman était gentil, mais ce qu'on n'a pas dit, c'est qu'il était aussi généreux et que c'était un ami fidèle. Ça n'est d'ailleurs pas pour rien que Coluche est venu le voir, à la fin de l'année 1985, pour lui demander une faveur un peu spéciale. En effet, il venait de lancer son idée des Restos Du Coeur, qui n'étaient qu'un projet à l'époque et il avait besoin d'un morceau pour faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'association. Problème : de l'argent, il n'y en a pas. L'humoriste connaissait pourtant un paquet de vedettes de la musique, mais il savait bien qu'aucune n'accepterait de lui composer un morceau gratuitement, encore moins dans un délai aussi court. Car comme Coluche n'était pas connu pour être le roi de l'organisation, il a commencé à démarcher ses potes une semaine avant la date fatidique. Une mission évidemment acceptée par notre JJG national, contacté par Coluche lui-même dans les loges d'une émission de Canal +. Jean-Jacques Goldman a bouclé ce tube en moins de trois jours. Ce tube, vous le connaissez tous, il s'agit de "La chanson des Restos", qui reste malheureusement toujours autant d'actualité à l'heure où on est de nouveau frappé par une vague de précarité.
Il a été rejeté par l'industrie du disque à ses débuts
Les premiers pas de Jean-Jacques Goldman dans l'industrie du disque ont été tout sauf simples. Malgré un talent évident, il a dû faire face à une série de rejets de la part des grandes maisons de disques. On lui a souvent reproché sa voix trop familière, trop proche de celle d'autres artistes déjà établis. Certains doutes ont même été émis quant à son potentiel commercial. Pourtant, ces refus incessants n'ont pas ébranlé la détermination de Goldman. Au contraire, ils ont servi de catalyseur à son ambition. Sa percée avec l'album "Démodé" en 1981 a marqué un tournant décisif dans sa carrière. Ce premier succès a non seulement prouvé sa valeur artistique, mais a également symbolisé la victoire du travail et de la persévérance. Ainsi, l'histoire des débuts de Jean-Jacques Goldman rappelle que derrière chaque réussite éclatante se cachent souvent des récits de résilience et de travail acharné.
Il a longtemps travaillé dans un magasin de sport
Les parents de Jean-Jacques Goldman tenaient un magasin Sport 2000 à Montrouge en région parisienne. JJG y tenait la caisse ou conseillait les clients au gré des demandes et des besoins. Alors même que sa carrière de chanteur se lance, il n'arrête pas et continue de travailler régulièrement au magasin ! Dans un article de L'Equipe en 2023, on retrouve une citation du chanteur expliquant qu'il y a travaillé jusqu'en 1982 alors même qu'il connaissait déjà le succès avec des titres comme "Il suffira d'un signe", "Quand la musique est bonne" ou encore "Comme toi" ! Forcément, les clients commençaient à le reconnaître. Pour les duper, il expliquait qu'il n'était pas le chanteur qu'il voyait à la télé mais son cousin ! Et puis, évidemment, le succès a été tellement fort que Jean-Jacques Goldman n'a eu d'autre choix que de mettre fin à cette "double vie".
"Elle a fait un bébé toute seule" est inspiré d’une histoire vraie
Il y peu, c'est le comédien Philippe Lellouche qui a finalement vendu la mèche, révélant que le bébé de la chanson "Elle a fait un bébé toute seule" n'était autre que sa femme, Vanessa Boisjean. "C'est ma femme. Ma belle-mère s’appelle Lily Boisjean et c’était l’amie et attachée de presse de Jean-Jacques Goldman. Ils ont été proches tout le temps et ils le sont encore. Et effectivement, quand elle est tombée enceinte, Jean-Jacques a écrit cette chanson pour elle et le bébé est devenu ma femme. Je l’ai rencontrée il y a huit ans maintenant." Celle qui a fait un bébé toute seule était donc Lily Boisjean, l'attachée de presse de JJG. Rappelons que ce morceau de Jean-Jacques Goldman aborde le sujet des mères célibataires, mettant en avant le courage dont elles font preuve, le train de vie compliqué auquel elles doivent faire face ainsi que les difficultés qu’elles doivent surmonter.
Il a été étudié au bac
En 2013, lors d'une épreuve de français du baccalauréat, les élèves de filières professionnelles ont été surpris de trouver une chanson de Jean-Jacques Goldman, "Là-bas", au programme. Ce choix audacieux de la part des examinateurs a mis en lumière la profondeur et l'universalité des thèmes abordés par l'artiste, notamment celui de l'immigration. La question posée aux candidats, portant sur l'interaction entre les voix dans la chanson, a ouvert la voie à une réflexion approfondie sur le dialogue et ses implications symboliques. Cette inclusion de la musique de Goldman dans le programme du bac a représenté bien plus qu'une simple reconnaissance académique. Elle a souligné l'impact culturel et social de son œuvre, démontrant sa capacité à toucher des publics variés au-delà de la sphère musicale.
Il a composé le générique d’une émission connue
Peu de fans sont au courant du rôle de Jean-Jacques Goldman dans la création du générique emblématique de l'émission "Taratata". La composition du générique, avec sa batterie enivrante et son solo de guitare mémorable, est instantanément reconnaissable. Elle incarne parfaitement l'énergie et la diversité musicale de l'émission, tout en mettant en lumière l'étendue du génie musical de Goldman. Cette anecdote méconnue révèle une facette supplémentaire de l'artiste. Elle témoigne également de son influence durable dans le paysage audiovisuel français, marquant ainsi une page importante de plus dans l'histoire de la musique et de la télévision en France.
Il a écrit et composé pour plus de 50 artistes
Récemment, alors qu'il sortait son nouvel album, Patrick Fiori a expliqué qu'il envoyait toujours (sauf cette fois) ses morceaux avant publication à Jean-Jacques Goldman au cas où celui-ci aurait des retouches à faire ou des conseils à donner. Grégoire raconte peu ou prou la même chose, Vianney également. Et pourtant, JJG n'a jamais écrit pour eux sauf avec Patrick Fiori. On le connaît surtout pour les albums qu'il a fait avec Céline Dion et Johnny Hallyday à qui il a carrément relancé la carrière ou amené encore un peu plus haut. Mais, puisqu'on en est à citer des noms, on peut aussi dire qu'il a travaillé avec Calogero, Lorie, Maurane, Garou, Florent Pagny, Patricia Kaas, Marc Lavoine ou encore Maxime Le Forestier. Et pour éviter que l'on se focalise sur son nom plus que sur celui de l'artiste, il se servait de plusieurs pseudonymes qui sont connus aujourd'hui comme O. Menor ou Sam Brewski. Ce que l'on sait moins, c'est qu'avec Michael Jones, il a écrit "On my way home" à Joe Cocker et "Pacific palisades" à Ray Charles. Il fera aussi la chanson "Les orangers d'Athènes" pour Jeane Manson. S'il est difficile de faire réellement le compte, on estime généralement qu'il a collaboré avec plus de 50 artistes différents et qu'il a contribué à plus de 120 chansons !