Cette semaine, France 2 a diffusé un documentaire sur l'homosexualité intitulé "Homos en France" réalisé par Aurélia Perreau. Dans ce film, Angèle a témoigné sur son coming-out, révélé par les médias, avant qu'elle n'ait pu le faire elle-même. Une séquence forte et pleine d'émotion mais aussi un traumatisme sur lequel, pourtant, la jeune chanteuse n'a pas hésité à revenir pour éviter que cela ne se reproduise pour d'autres à l'avenir...
"Un soir, pendant que je suis sur scène, je reçois plein de messages qui me disent "On est désolés". En fait ,on a été prise en photo par des paparazzis, et les photos sortent le lendemain dans la presse. Il y a vraiment eu ce truc où mon coming out m'a été volé parce que là, ils sont en train d'annoncer à toute une partie des gens que je suis en couple avec une femme."
Si elle pense à elle, elle pense aussi à sa famille qui n'était pas forcément au courant...
"Certaines personnes de ma famille l'apprennent comme ça, des amis aussi, et ma grand-mère. Toute sa vie on lui a dit que c'est compliqué. Mais c'était quand même dur aussi d'avoir l'impression que je la décevais, moi qui avais toujours voulu être la bonne élève. Elle était si amoureuse de son mari et tellement attachée, tellement...Elle m'en parle, elle a des étoiles dans les yeux. Je lui disais : "Tu vois ce sentiment ? Tu vois les papillons dans le ventre ? Tu vois quand tu penses à lui ? Moi, j'ai ça pour elle". À défaut de le comprendre, je voyais qu'elle l'acceptait, et c'était le plus important."
Mais, ça grince des dents chez certains autres membres de la famille d'Angèle qui considèrent l'homosexualité comme "une maladie". Une partie du public ne comprend pas non plus et la chanteuse se retrouve rapidement victime de harcèlement.
"J'avais la position inverse, de celle qui avait "quitté les hommes" pour une femme, donc c'était la trahison ultime. C'était beaucoup de questions très très indiscrètes, qu'on ne me posait pas quand j'étais hétéro. Juste ça, ça en dit long. J'ai reçu beaucoup de marques de mecs qui disent que "c'est du gâchis"."
Un témoignage sans doute douloureux pour Angèle mais ô combien nécessaire...
Grégory Curot
