En juin 2021, Eddy de Pretto a chanté à l'église de Saint-Eustache à Paris. Il était invité à se produire dans le cadre du festival "Qui va piano va sano" et il avait interprété son morceau "A quoi bon" évoquant les difficultés à concilier son homosexualité et la religion. Il ne pensait certainement pas que cette prestation allait lui valoir un incroyable cyber-harcèlement allant jusqu'à des menaces de mort. Hier, le procès de 17 personnes âgées de 17 à 26 ans a débuté et le chanteur a pris la parole affirmant avoir reçu plus de 3000 messages de haine de la part de ceux qui se trouvent dans le box des accusés.
"J’ai reçu jusqu'à 3000 messages de mort, qu’on allait m’immoler, me tuer, me décapiter, qu’on allait me retrouver en bas de chez moi, lors de mes séances de dédicaces."
Lui y voyait au contraire l'occasion "de poser des questions en tant qu’artiste et d'interpeller sur des questions majeures", comme celle de la place de l'homosexualité dans l'Église".
"Je l’assume pleinement (…) Je ne vois pas quel est le problème que je sois un sodomite qui chante dans une église. Mon désir était de poser des questions en tant qu’artiste sur des thématiques cruciales et majeures. Je ne pensais pas que ça pouvait avoir des retours aussi néfastes."
Depuis, l'interprète de "Kid" s'est adjoint les services d'un garde du corps et a avoué son malaise.
"J’ai eu très très peur, je regardais tout le temps en bas de chez moi avant de sortir pour voir s’il n’y avait pas quelqu’un qui surveillait. Je demandais toujours à avoir un garde du corps pour les sorties officielles. J’ai eu énormément de troubles du sommeil, une crainte forte, des sentiments dépressifs. Je n'arrivais pas à croire cette violence."
Les prévenus sont jugés pour harcèlement en ligne, avec incapacité totale de travail (ITT) de plus de huit jours et harcèlement en ligne avec ITT de plus de huit jours, commis en raison de l’orientation sexuelle de la victime.
