L’actualité d’Amir est aussi chargée qu’émouvante. Sur le plan musical, tout roule pour l’artiste franco-israélien : son album « C Amir » connaît un vrai succès, renforcé par sa réédition sortie le 31 octobre dernier avec 9 titres inédits. Mais si la musique lui apporte de belles victoires, l’artiste n’a pas été épargné par le contexte géopolitique actuel.
Depuis plusieurs mois, certains groupuscules appellent au boycott de ses concerts et festivals, en raison de la guerre entre Israël et la Palestine, liée à ses origines franco-israéliennes. Une situation injuste et éprouvante sur laquelle Amir est revenu dans l’émission « Bienvenue chez Beaugrand » sur M Radio, animée par Christophe Beaugrand.
« Le public est la meilleure des réponses »
Face à Christophe Beaugrand, Amir a tenu à exprimer toute sa gratitude envers celles et ceux qui continuent de le soutenir, malgré la pression extérieure :
« Le public est la meilleure des réponses. J’ai été très vite rassuré quand j’ai vu, à la première tentative de boycott, que ça ne reflétait pas la réalité. Que les gens étaient là et donnaient encore plus d’amour que d’habitude. J’ai vite relativisé et j’ai compris la place des réseaux sociaux et de la vraie vie. »
Pour le chanteur, l’écart entre l’agitation numérique et la réalité de son public est évident. La scène reste un lieu d’amour, d’unité et d’énergie positive.
« Moi, ça m’attriste de ce que ça raconte de la société »
Même s’il tente de rester fort, Amir ne cache pas sa peine face à ce climat :
« Moi, ça m’attriste de ce que ça raconte de la société et du positionnement des gens : faire taire les artistes en pensant que ça va nous rapprocher d’un équilibre ou d’une paix, alors que c’est tout l’inverse. »
Pour lui, sa musique a toujours été synonyme de rassemblement. Jamais d’opposition.
« On essaye de me faire porter des responsabilités à la guerre »
Amir dénonce aussi une situation absurde, où certains tentent de l’associer à un conflit qui ne le concerne pas :
« On essaye, avec un échec cuisant, de me faire porter des responsabilités ou un rapport à la guerre qui est tellement loin de moi, et tout ce contre quoi j’agis en tant qu’artiste. Je pense que les gens ne sont pas dupes et ils remarquent qu’il y a un décalage absolu. »
L’artiste rappelle qu’il agit dans le but d’apaiser, de créer du lien, de parler à toutes et à tous. Son engagement, c’est l’art, pas la politique.
« J’aurais préféré qu’on ne parle que de mes chansons »
Même s’il garde la tête haute et continue sa tournée avec un sourire sincère, Amir admet que cette période aurait pu être évitée :
« Je me serais bien passé de tout ça, j’aurais préféré qu’on ne parle que de mes chansons. »
Une confidence touchante qui montre que derrière la lumière, il y a aussi de la fatigue, de la sensibilité et un artiste qui ne souhaite qu’une chose : partager sa musique.
