Florent Pagny est transparent sur les émotions liées à sa maladie. Il communique quand il en éprouve le besoin. C'est lui qui a annoncé son cancer et lui encore qui a évoqué sa récidive. Depuis, forcément, il ne peut pas donner une interview sans que le sujet ne soit mis sur la table. Et il répond toujours avec une étonnante franchise comme dans les colonnes de Libération qui lui consacre son portrait de quatrième de couverture.
"Je n'ai jamais vraiment été dans la tristesse. Je n'y pense jamais en me couchant. A vrai dire, j'en parle rarement, voire jamais, à part lorsqu'on l'évoque."
Il faut dire qu'il est mu par une envie irrépressible : celle de recommencer à chanter et de reprendre la scène.
"Je ne vais pas arrêter de chanter, il n'y a que la mort qui m'en empêcher".
Celle qui l'a aidé à écrire sa biographie, Emmanuelle Cosso-Merad, explique dans le même article que la maladie a comme donné un nouvel élan à Florent Pagny qui, au carrefour de sa vie, se posait pas mal de questions.
"Chanter plus ou moins ? S'installer plus longuement en Argentine ou l'inverse ? Il était à un tournant de sa vie, un nouveau cycle, puis la maladie est arrivée. Ces dernières années il ne se battait plus, ce n'était pas la peine. Il était sur une autoroute tout roulait pour lui. Le cancer, d'une certaine manière, l'a remis en vie, comme un interrupteur qui allume la lumière. Il a dû réapprendre à se battre. Il cherchait un sens à sa vie, et il a trouvé un combat à mener."
Dommage que ça soit le cancer qui ait servi de déclic. Mais toujours est-il que Florent Pagny a pris des décisions. Par exemple, cela peut paraître anecdotique mais il a vendu le troupeau de vaches qu'il possédait en Argentine sur les conseils de sa fille.
"Je ne fais pas ça pour lui faire plaisir mais parce qu'elle a raison. Tout ça a une incidence sur la nature et je tente de corriger le tir à mon échelle".
C'est vrai qu'un grand choc permet de remettre les choses en perspective. Clairement, la maladie de Florent Pagny a eu un impact très puissant sur sa vie.