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La fille de Jacques Brel parle de son père

« La paternité et ses filles ne l'intéressaient pas »

Cette année, on célèbrera les 40 ans de la disparition de Jacques Brel, qui nous a quitté le 9 octobre 1978. Pour l’occasion, sa fille France Brel se confie auprès de Paris Match Belgique.

Elle explique notamment qu’elle n’appelait pas son père « papa », mais par son prénom, Jacques : « C'est lui-même qui me le demande un jour. (…) J'ai presque 21 ans à l'époque. Je n'oublierai jamais ce moment. Je pense que la paternité et ses filles ne l'intéressaient pas. Il voulait vivre d'autres choses. »

Ses souvenir avec son père ne sont pas les plus heureux : « Il peut être dur et j'en souffre. Du moins au début. Cette forme d'amour paternel un peu particulière est comme une vague à prendre dans la figure. Et comme avec les vraies vagues, je plonge en dessous et laisse passer les remous. Je finis avec patience à accepter cette dureté tendre. »

Il faut dire que Jacques Brel était très torturé d’après sa fille : « Il disait souvent : "On ne m’a jamais compris". Au fond de lui, il y avait cette impression de ne pas avoir été aimé. C'était étrange. Un mystère. (...) Ou il s'intéressait à l'autre, ou l'autre devait l'écouter »

Un père distant au point qu’elle apprend son hospitalisation par voie de presse : « C'est en tombant sur Paris Match quelques mois plus tôt que j'ai appris que Jacques était hospitalisé. Lorsqu'il est rentré des Marquises pour se faire soigner en France, des photos de sa descente d'avion sont publiées. Rentré en Europe, il n'a même pas pris soin de nous prévenir. C'est violent. On ne compte plus pour grand-chose. Ou alors il ne voulait pas que je le voie si diminué. Sans doute un peu des deux… »

France Brel se souvient particulièrement de la mort de son père : « Avant que les radios n'annoncent la nouvelle, je reçois un coup de téléphone de ma mère. Elle m'annonce la mort de Jacques (...) A l'entrée, des photographes se pressent, des mesures de sécurité sont prises, je dois décliner mon identité. On me fait emprunter des couloirs dérobés pour accéder à sa chambre. Je découvre le visage apaisé de celui qui peut partir le travail accompli. Pour ne pas m'écrouler, je m'accroche à cette pensée : il a achevé son chemin de pèlerin. »