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Enfant star : reconnaissez-vous cet humoriste ?

Il aime mettre le paquet

Jean-Marie Bigard est un humoriste, acteur et réalisateur français, né le 17 mai 1954.

C'est avec son copain troyen Tex, espérant lui aussi entrer chez Bouvard, qu'il peaufine un sketch qu'ils présentent ensemble au Petit Théâtre de Bouvard. Sa bonne connaissance du principe et du rythme de l'émission de la deuxième chaîne, acquise pour n'en avoir jamais raté une diffusion, sa confiance après avoir « bien observé les mecs qui s'y présentent », sa conviction de « pouvoir faire aussi bien, et même plutôt mieux », la certitude de devenir « un autre homme une fois sur scène » parce que détenteur d'une « espèce de pouvoir un peu mystérieux » sur les autres, et les vifs encouragements des collaboratrices de Bouvard lors de l'audition de présélection se soldent par une déconvenue : Philippe Bouvard lui-même, venant à passer le lendemain lors des dernières répétitions avant enregistrement, improvise et impose une modification au sketch, ne mettant dès lors en valeur que Tex, interprétant l'automobiliste, en plongeant Bigard dans l'anonymat, relégué à son rôle de moteur caché aux spectateurs par une couverture. « La France découvre Tex. » et son comparse « à la gueule toute grêlée »8 ne se décourage pas dans son ambition d'obtenir une nouvelle chance de Bouvard et se jette dans l'écriture fébrile d'une cinquantaine de sketches en trois ou quatre mois, lors desquels il est logé à Paris chez une amie rencontrée jadis lors de ses activités de barman.

Dissuadé sèchement de monter sur scène par Bouvard qui refuse tous ses sketches, mais voit en lui un « bon auteur » auquel il conseille « d'écrire pour les autres », il entreprend avec son ami Philippe Hodara, ancien auteur du Petit Théâtre de Bouvard, l'écriture d'un spectacle, Pièces détachées, constitué de sketches faisant intervenir trois comédiens. Brigitte Chardin et Frédéric Darie lui donnent la réplique lors des premières répétitions et l'aide du père de ce dernier, Jean Darie, s'avère nécessaire pour la mise en scène.

Durant ses premières années à Paris, Bigard se présente, comme on le lui conseille, à environ 200 castings, mais ne décroche, par pur hasard et juste pour sa « gueule », qu'un petit rôle de figurant, déguisé en Indien dans « une publicité pour le fromage Boursault ».

Le spectacle Pièces détachées, enfin prêt, est présenté sans annonce et sans soutien au théâtre du Point-Virgule, minuscule salle dirigée par Christian Varini, qui assure lui-même la régie. Le public quotidien d'une moyenne de 10 à 15 personnes comble de bonheur Jean-Marie Bigard, fier d’être devenu enfin comédien, pouvant grimper chaque soir sur les planches, même s'il ne gagne pas un sou. Le spectacle ne décollant pas vraiment, pendant une année entière, les jours sont parfois difficiles, mais il est alors gracieusement aidé au moment du casse-croûte par la patronne du bistro d'en face.

Varini envisage sérieusement de renoncer à maintenir plus longtemps le spectacle, mais il se laisse convaincre par lui de prolonger d'un mois la représentation après remaniement de la mise en scène, qu'il juge, expérience venant, « trop classique pour le café-théâtre ». Un ami de Brigitte Chardin accepte de remonter Pièces détachées, fait s'enchaîner les sketches plus vite, adopte un rythme suffisamment soutenu pour ne pas laisser « une seconde au public pour reprendre son souffle ». Frédéric Darie quitte le trio, un autre comédien le remplace pour le mois de la dernière chance. Dès les premières représentations, le public rit différemment, plus spontanément. Le bouche à oreille commence à fonctionner au point que l'on compte bientôt une bonne cinquantaine de spectateurs par soirée et que des annonces dans Pariscope et L'Officiel peuvent être payées. Chacun des trois comédiens peut alors gagner 1 000 francs, mais Bigard ne regrette pas le sextuple gagné comme barman dans sa discothèque troyenne.

Le succès venant, le spectacle au théâtre du Point-Virgule est prolongé, alors que les comédiens comparses sont une bonne vingtaine à se relayer au cours des deux ans qui suivent. Entre-temps, Le Petit Théâtre de Bouvard s'essouffle et Bigard, convaincu de pouvoir faire mieux que dans son petit théâtre d'« à peine cent mètres carrés », suit avec attention la gestation d'une nouvelle émission annoncée pour janvier 1987, qui serait confiée à Fabrice, sur la troisième chaîne.

Il fait alors la connaissance de Laurent Baffie lors des réunions préparatoires de cette nouvelle émission qui sera baptisée La Classe et qui sera lancée sans sa participation, alors qu'il n'a pas raté une audition. Il accepte particulièrement mal cette sorte d'éviction, lui rappelant qu'il avait été laissé sur la touche par Bouvard. Le succès de l'émission est remarquable, et Bigard ronge son frein, mais ce n'est qu'en juin 1987, que l'assistante de Guy Lux, le producteur de La Classe se décide à le contacter.

Jean-Marie Bigard est révélé au grand public dans La Classe, sur FR3. Il écrit plus de 100 sketches avec Laurent Baffie, et bien d'autres comme Franck Godard ou Pierre Veys. Au même moment, il écrit quelques sketchs pour les Nuls (alors en pleine gloire sur Canal+ dans Nulle part ailleurs), notamment le célèbre « Toniglandyl ».

Son premier spectacle à succès (Vous avez dit Bigard ?, 1988, mis en scène par Franck Godard) au Point-Virgule lui permet de s'installer dans un style « stand-up », dont la caractéristique est de ne pas jouer de sketches, mais de s'adresser directement au public durant toute la représentation. Se réclamant le fils spirituel de Robert Lamoureux, il touche également au cinéma comme acteur et comme réalisateur, mais également à la chanson, en interprétant des textes grivois et/ou parodiques, à l'image de « Massey Ferguson », parodie de « Harley-Davidson » de Brigitte Bardot. On lui doit également le titre « Un poil de cul sur ma savonnette », où il évoque de manière humoristique la rupture amoureuse.

Durant les années suivantes entre 1990 et 1993, il présente trois spectacles distincts, plus ou moins longs, mais manquant de nouveautés, car les sketches inédits sont noyés au milieu de ceux déjà connus, bien que certains aient été retravaillés et approfondis pour l'occasion.

En 1995, il revient avec un spectacle inédit comme l'indique le titre, 100 % Tout Neuf . Vu par près de 300 000 personnes, il s'y attelle à décortiquer « la culture », selon ses termes. Ainsi, il se jouera entre autres des philosophes antiques, du roman Les Misérables, du droit et des lois. Bien qu'ayant déjà acquis une certaine notoriété, sans doute a-t-il été influencé par ses pairs lui affirmant qu'il ne serait jamais célèbre en étant si vulgaire et en parlant principalement de sexualité. Ainsi, bien que ce nouveau spectacle ne soit pas plus poli, il marquera un décalage certain avec ses précédents. De fait, beaucoup de fans le considéreront comme le plus abouti, et lui-même le désignera comme son plus structuré.

En 2000, il revient avec Bigard met le paquet. Il y parle à nouveau de sexualité de manière plus crue que jamais. L'affiche, représentant simplement un slip très moulant, fait polémique, mais le spectacle se démarque par un sketch sur la langue française : un hommage à Robert Lamoureux, et surtout le sketch intitulé « Le parano » très différent du reste. Le 28 décembre 2001, il joue la dernière de ce spectacle à Bercy, devant 13 000 spectateurs. Depuis cette même année, il est parrain de l'association Bouchons d'amour.

Son spectacle suivant Des animaux et des hommes sort à l'automne 2002, il y compare les modes de vie entre différentes espèces d'animaux et les hommes, en abordant notamment la communication et la sexualité. Ce spectacle bat des records d'affluence, et la dernière au stade de France en juin 2004 réunira 52 000 personnes, record unique pour un comique.

Début 2006, il interprète avec modernité et « à la virgule près » Le Bourgeois gentilhomme de Molière. Il revient, ensuite en octobre, avec un nouveau spectacle Mon psy va mieux dont l'affiche à forte connotation sexuelle est dans la lignée des précédentes. Dans ce huitième spectacle, Bigard se livre au spectateur et lui révèle ses angoisses et ses douleurs. Il y évoque notamment le jour de sa mort. Les « non-dits » de ce spectacle sont mieux compris lorsqu'on a lu son autobiographie. Il révèle par ailleurs à la même époque être atteint de diabète insulino-dépendant depuis 1997.

En avril 2007, il soutient activement le candidat Union pour un mouvement populaire (UMP) Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles, avant d'accompagner celui-ci à Rome pour rencontrer le pape Benoît XVI. Le 17 septembre 2007, paraît son autobiographie Rire pour ne pas mourir. Jean-Marie Bigard y raconte sa jeunesse, le début de sa carrière, et ses convictions philosophiques. L'année suivante, il incarne Clérambard de Marcel Aymé, dans une mise en scène de Nicolas Briançon. Cléranbard, converti après une apparition de Saint François d'Assise, s'acharne à faire le bien lui qui fut auparavant si violent et méprisable. La pièce sera finalement arrêtée, le 31 octobre, 2 mois et demi avant l'échéance initialement prévue, faute de spectateurs.

Fin 2009, Bigard revient sur scène avec son neuvième spectacle « super Best Of ». Il ne s’agit pas là d’une succession de ses meilleurs sketchs mais plutôt d’une remémoration de ses meilleurs moments passés sur scène ; Il y réinterprète des morceaux de sketchs et répliques cultes. "Le best-of retravaillé ne représente que 38 % du spectacle. J’en profite pour raconter ma vie. Je chante le marasme : voici venu, le temps des li-cen-cie-ments… Je traite de tout ce qui me gonfle, des lois liberticides. Il n’y a pas de tabou !". Il nomme ce nouveau spectacle Bigard remet le paquet, en référence à son spectacle de 2000. La tournée de ce spectacle se termine début 2011 après une tournée triomphale de plus de 50 dates.

Durant l'été 2011, Jean-Marie Bigard annonce la sortie de son nouveau spectacle : "Mon spectacle sera odorant et élégant !". "Il s’appellera №9 de Bigard [et non pas Tout est relatif comme annoncé auparavant], comme no 5 de Chanel". Son dixième spectacle écrit, il annonçait déjà aux lecteurs du Journal de Saône et Loire : "j’aimerais pouvoir aller au bout de mon projet : j’avais dit que je créerais 12 solos [one-man-show], et donc il m’en reste encore deux". Il "rode son no 9 tout neuf" !, à partir de mars 2012. Le thème du spectacle est le temps qui passe : passé, présent, futur, on ne va pas tous à la même vitesse... "C’est vertigineusement drôle quand on y pense !"

Le 23 mai 2014, Jean Marie Bigard réalise, après le stade de France, un nouveau défi. Il réunit 150 salles de cinéma par satellite en direct du Grand Rex pour un spectacle appelé « Bigard fête ses 60 ans » pour son anniversaire où plusieurs de ses grands amis étaient présents (Laurent Baffie, François Rollin, Claude Lelouch, Chantal Ladesou, Gérard Louvin, Philippe Lellouche, etc.). Dans ce spectacle, il réunit ses meilleurs sketchs.

En octobre 2015, il présente son dernier spectacle Nous les femmes, et déclare : « Après 30 ans de carrière je me devais de donner la parole aux femmes pour que les hommes en prennent plein la gueule, moi le premier ». Suite à une banale opération dentaire, il est victime d'une infection et frôle une septicémie mortelle au point que le 14 août 2016, en représentation à Florac, il s'effondre sur scène.



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