Jamel Debbouze était l’invité de Claire Chazal, dans son émission Entrée Libre, sur France 5. Tout se passait bien jusqu’à ce que la présentatrice s’intéresse à ses origines. Elle l’interroge sur son rôle de porte-parole de la communauté maghrébine, en particulier après les récents attentats. Agacé, il répond : « Encore aujourd'hui, on est obligé de creuser ce sillon. On est obligé de dire fort combien on est français, combien on est né ici, combien on vit les choses exactement de la même manière que n'importe quel Français de souche. C'est vrai, je le dis souvent, mais c'est schizophrénique que d'avoir l'impression d'être étranger dans son propre pays. »
L’humoriste se sent pleinement français et pourtant, à cause de ses origines, il doit faire ses preuves plus que d’autres : « On a le sentiment qu'on doit en faire deux fois plus, qu'on doit se justifier deux fois plus. Dès lors qu'il y a un mec qui a les cheveux et les yeux noirs, qui vient de Tunisie, d'Algérie ou du Maroc et qui fait quoi que ce soit, on doit s'expliquer, et c'est vrai que pendant les événements, j'ai été sursollicité, et je l'ai mal vécu, car ça me concerne au même titre que tout le monde. […] Je suis issu de l'immigration, je ne le nie pas, j'en suis extrêmement fier. Mais on est en 2017, et vu tout ce qu'on a fait, vu notre histoire commune, ça ne devrait plus être un sujet. »
Un sujet d’ailleurs qui a l’air de particulièrement toucher l’artiste : « Vous avez niqué l'ambiance, j'étais bien avant cette question », reproche-t-il à Claire Chazal, avant de retrouver le sourire.
