"Pafini" disponible partout
Jean-Louis Aubert n'est pas la personnalité qui fait le plus de bruit dans les médias. D'ailleurs, il préfère les éviter en général et mener une vie tranquille, mais il continue de faire l'actualité, notamment en cette rentrée 2024. Car l'artiste accompli (chanteur, compositeur, auteur, guitariste,...) n'a jamais cessé d'être actif, que ce soit en solo, ou avec "Les Insus", le nouveau visage du groupe Téléphone. Il vient d'ailleurs de publier un nouvel album solo, sorti en septembre, "Pafini". Un album qui est son dixième projet solo et pour l'occasion, il a accepté de venir nous parler un peu de lui sur l'antenne de M Radio. Interviewé par Isabelle Giami, qui va recevoir cette saison toutes les légendes de la chanson française, l'artiste s'est livré sur tous les sujets: enfance, influence, Mai 68,... sans esquiver aucune question !
Jean-Louis Aubert, rebelle éternel
Le chanteur qui s'est fait connaître grâce à son incroyable aventure avec Téléphone, pilier du rock à la française, n'a pas perdu son esprit rebelle hérité de Mai 68. Plusieurs fois dans l'interview, il est revenu sur le fait qu'il était un enfant de cette époque, un rebelle dans l'âme, lui dont la vie semblait pourtant toute tracée. Encore aujourd'hui, il aime bien jouer avec les attentes des maisons de disques, comme pour le titre de son album :
Pas fini, ça me plaisait, mais écrit sérieusement, ça me plaisait moins. C'est le mot que j'ai le plus entendu quand j'ai fait l'album. J'avais un an de retard pour la maison de disque, docn quand j'arrivais aux rendez-vous, je disais "c'est bien, mais c'est pas fini".
Une blague assez enfantine, d'ailleurs Jean-Louis Aubert tient beaucoup à garder l'enfance à l'esprit : "c'est vraiment bien de de d'avoir le fil conducteur et de se rappeler que qu'on est un peu des marionnettes de la nature et aussi les marionnettes de nos émotions qui sont quelquefois enfantines".
Le chanteur aura été très bavard à propos de sa jeunesse et de son adolescence, dont il garde de très bons souvenirs, malgré un cadre assez strict autour de lui. Cadre dont il a fini par s'affranchir rapidement :
Adolescent, quand je suis arrivé à Paris, j'étais beaucoup puni parce que j'étais indiscipliné mais je m'en rendais pas compte en Province. Mais j'étais quand même débrouillard : je savais camper, je savais passer sur les toits, il y a eu Mai 68 et j'ai commencé à devenir rebelle. La musique qui accompagnait ça, que tout le monde écoutait au lycée mais que personne ne passait à la radio, c'était le rock.
Il y avait un club qui s'appelait le Jazz Club, et dedans, on jouait du Alice Cooper. Et juste à côté, il y avait un théâtre et dans ce théatre, il y avait toute la bande du Splendide, mais c'étaient encore des enfants, comme nous. Dans mon établissement, il y avait François Hollande, le surveillant, c'était Gérard Jugnot. Ah, il y avait Antoine Decaunes aussi, avec sa mobylette. Qu'est-ce qu'il frimait ! Il éteignait des cigarettes dans son réservoir, tout ça. Pour montrer qu'il était courageux. On voulait tous montrer qu'on était courageux, je sais ne pas pourquoi. Nous, on grimpait sur les toits... on fuguait. J'ai pas mal fugué.
De cette vie un peu folle, il a tiré plusieurs enseignements, en prenant du recul, notamment sur la place qu'on accorde à telle ou telle culture.
La culture, c'est une cocotte minute avec un couvercle que viennent mettre les anciens en disant 'il n'y a rien eu depuis'. Quand j'étais petit, on disait que les Beatles chantaient faux.
Le temps lui aura heureusement donné raison, à lui comme aux autres fanatiques de rock des années 60 : non, les Beatles ne chantaient pas faux, et oui, il était vraiment en train de se passer quelque chose d'incroyable au niveau musical. Pas pour rien qu'ils auront inspiré autant de générations d'artistes par la suite ! En tout cas, à l'écoute de l'interview, on comprend mieux pourquoi il s'entend si bien avec Renaud !