Francis Cabrel fait partie des artistes très appréciés des français, notamment parce qu'il est de ces chanteurs qui chantent la France des campagnes, des grands espaces et de la ruralité (même s'il ne s'interdit pas quelques incursions plus urbaines). Celui qui chante également l'amour comme personne, est clairement identifié comme un chanteur du Sud-Ouest avec son accent Gascon et son village d'Astaffort, qu'il n'a pas quitté depuis sa naissance. Pourtant, tout n'a pas toujours été rose, et le chanteur a même, pendant un temps, été considéré comme un "traître à sa région".
Francis Cabrel était de passage dans l'émission "Clique", animée par Mouloud Achour, qui a choisi de faire revenir le chanteur en 1994, au moment où il sort "Samedi Soir sur la Terre". Un album qui contient notamment le titre "La Corrida", un brûlot anti-corrida très en avance sur le débat public autour de la question à ce moment. Le morceau était même résolument anti-corrida, puisqu'il y chante notamment : "Je les vois danser comme je succombe je pensais pas qu'on pouvait s'amuser autour d'une tombe".
Mouloud a alors demandé à Francis Cabrel comment ce morceau avait été reçu dans la région. Réponse de l'intéressé : "Ça n’a pas été pris si bien que ça. Il y a eu des mouvements d’humeur, si on peut dire au minimum. J’étais quand même un peu le traître, je pense, un traître à sa propre région [...] Moi, je pense que la région fait fausse route parce qu’ils passent ça sous le sceau de la tradition, mais les jeux de cirque, les gladiateurs, c’était aussi soit-disant une tradition. Il faut arrêter les traditions cruelles que plus rien ne justifie aujourd’hui".
@clique_tv "J’étais un peu le traître à ma propre région." - À l’occasion de son grand retour, Francis Cabrel raconte les secrets de ses chansons emblématiques à Mouloud Achour, dans un Clique X dispo en exclusivité sur myCANAL. #franciscabrel #cabrel #musiquefrancaise #lacorrida #cliquex ♬ son original - Clique TV
Au moins c'est clair, le chanteur n'a pas changé d'avis à propos de son morceau et du message. Il détaille d'ailleurs ce qu'il a voulu faire à l'époque : "Je voulais un point de vue inattaquable par qui que ce soit. Le seul qui rentre, qui combat tant qu’il peut et qui meurt, il n’y a que lui. [...] C’est une façon un peu lâche de ne pas dire ce que je pense vraiment de la corrida par les yeux du taureau qui, lui, décrit la situation de façon violente". Mission accomplie pour Francis Cabrel !