Charlotte Gainsbourg : "Pendant trente ans, j’entre dans la maison en pensant qu’il va revenir"

Charlotte Gainsbourg : "Pendant trente ans, j’entre dans la maison en pensant qu’il va revenir"
Ouverture depuis le 20 septembre, le public peut découvrir le logement du défunt Serge Gainsbourg.

Après la mort de son père, l'artiste française se confie sur son deuil long et douloureux.

Depuis le 20 septembre, la Maison Gainsbourg est officiellement ouverte. Le public peut donc visiter le 5 bis rue Verneuil dans le 7e arrondissement de Paris et découvrir ce qu’il reste du logement de Serge Gainsbourg. Une idée qui vient de sa fille, Charlotte Gainsbourg, qui était hésitante dans un premier temps. "C’est très compliqué pour moi. J’ai très peur d’être désappropriée, confie-t-elle à Libération. Quand je suis partie vivre à New York après la mort de ma sœur Kate, j’ai pensé, soit je la vends, soit je fais un musée, soit je la fais visiter sur rendez-vous, mais j’arrête ce deuil. Parce qu’il s’agissait d’un deuil. Un deuil non fait".

Une décision pourtant nécessaire d’après elle, après la disparition de plusieurs objets et l’organisation de soirées à l’insu de l’artiste. Mais cet hommage, il fallait que Charlotte Gainsbourg le fasse, pour son père, pour les souvenirs. "Pendant trente ans, j’entre dans la maison en pensant qu’il va revenir. Il y a son odeur, poursuit-elle. Tout est très rassurant comme si j’étais dans les années 80. Les quinze premières années après sa mort, j’avais trop de mal à en sortir pour y aller souvent. Ça me plombait de retrouver l’extérieur". Elle poursuit : "Mais je n’y ai jamais fait quoi que ce soit. Je n’écrivais pas, je n’écoutais pas de musique. Je ne téléphonais pas. Il n’y avait pas de son. C’était un endroit où tout s’arrête. Je suis figée dans le temps. Et c’était très doux…"

Depuis son ouverture, la Maison Gainsbourg connaît un véritable succès. Les créneaux de visite sont même complets jusqu'à la fin du mois de décembre.