"Belle-Île-en-Mer - Marie-Galante" est sans doute un des plus grands succès de Laurent Voulzy qui en compte pourtant un certain nombre. Pour Le Télégramme, le chanteur s'est souvenu de la genèse de ce morceau, qui n'était pas destiné, au départ, à devenir la chanson de l'année 1986 et 14e chanson du siècle.
D'abord sorti en face B de son morceau "Les nuits sans Kim Wilde", "Belle-Île-en-Mer - Marie-Galante" n'a aucun impact et tout le monde l'oublie vite, y compris son créateur jusqu'à ce que ce dernier la redécouvre, par hasard, à la radio.
"Elle ne passait jamais à la radio à l’époque. La chanson m’a fait un effet, je l’avais oubliée. C’était comme si c’était celle de quelqu’un d’autre. Ce n’était pas de l’autosatisfaction, mais je me suis dit qu’en fait elle était bien."
En réalité, cette chanson date de 1985 et elle a été créé par les efforts conjoints de Laurent Voulzy et de son compère de toujours, Alain Souchon.
"Cette mélodie est venue toute seule, c’est en marchant avec ma guitare que j’ai trouvé l’air du refrain de 'Belle-Île-en-Mer'. L’air des couplets, je l’ai fait au clavier le lendemain soir. En entendant la mélodie, le premier mot qu’Alain a dit c’est Belle-Île-en-Mer. Le second, Marie-Galante, c’est moi qui l’ai trouvé."
Les deux îles sont importantes aux yeux de Laurent Voulzy. Alain Souchon le sait, alors la chanson parlera des deux ports d'attache de son ami.
"Ma vie est vraiment entre les Antilles et la Bretagne, j’ai été fabriqué là-bas et élevé ici. Donc ces deux premiers mots, c’est un résumé de choses auxquelles je suis très attaché."
Mais si on la fredonne toujours autant aujourd'hui comme une sympathique chanson de vacances, si on se penche un peu plus sur les paroles, on s'aperçoit vite que le fond est bien plus profond qu'on ne veut bien le croire. Souchon réussit à évoquer subtilement le racisme et les discriminations vécues par Voulzy dans son enfance.
Cette chanson, créée un peu par hasard a également été à l'origine du rapprochement des îles qui se sont jumelées par la suite, mais aussi d'une course transatlantique qui les relie.
"C’était extrêmement émouvant parce que, quand on écrit une chanson sur un coin de table, on ne se doute pas des proportions qu’elle va prendre."
