Calogero se confie sur "Centre-ville"

Un album que le chanteur a voulu positif.

Pour son huitième album, "Centre ville", sorti vendredi 4 décembre, rien n'a été simple pour Calogero. Le confinement l'a obligé à revoir ses plans et à reporter la sortie de son album. Chahuté dans ses habitudes de travail, le chanteur y a puisé de nouveaux thèmes, plus sociétaux, mais aussi plus positifs pour apporter un peu de soleil dans notre sombre société actuelle. C'est dans une grande interview avec nos confrères de Pure Charts que l'auteur de "La Rumeur" s'est livré sur tous ces sujets.

LA CREATION DE L'ALBUM

"Le point de départ a été "On fait comme si", chanson que j'ai réalisée durant le premier confinement. Dans cette ambiance anxiogène, les notes de mon piano, la mélodie, sont sorties très vite. Les fenêtres de mon appartement étaient ouvertes, les voisins m'entendaient jouer. Les jours ressemblaient vraiment à des dimanches qui se succédaient, avec ces applaudissements à 20 heures, cette inquiétude... J'avais besoin de me sentir utile. Je sentais comme tout le monde que le corps médical était en difficulté et à travers la musique, je voulais apporter ma contribution, même si c'est une goutte d'eau. Tous les droits ont été reversés à la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France. Ça a été ma façon d'aidera et derrière, les autres chansons me sont venues les unes derrière les autres. L'inspiration était positive. J'avais envie de faire des chansons lumineuses, plus ouvertes, comme "Celui d'en bas" ou "C'était mieux après". C'est mon caractère : je suis quelqu'un d'optimiste. Je rêve, utopiquement, d'un super printemps où tout le monde se retrouve pour s'embrasser et retrouver une vie normale. L'être humain n'est pas fait pour une vie comme ça, barricadée, sans contact. Ce n'est pas nous."

LA CONSTRUCTION DE CENTRE VILLE

"On a joué ensemble avec mes musiciens, en petit comité. Bon cette fois, les copains ne sont pas venus nous voir pendant les séances de studio comme on le fait d'habitude ! On était tous masqués mais on a fait ce disque ensemble [...]  J'ai mon atelier avec tous mes instruments, tous mes pré-amplis, tous mes amplis de guitare ! Ça me fascine et me passionne [...] J'y ai mis toutes mes machines. Ça change complètement le processus car au lieu d'aller louer un studio, où vous vous retrouvez à vous poser la question de savoir si vous avez le droit d'utiliser telle console ou tel instrument, vous êtes chez vous, avec vos affaires. La création est beaucoup plus grande et plus forte."

SA COLLABORATION AVEC BENJAMIN BIOLAY

"Ça a été une collaboration explosive qui s'est faite hyper naturellement, on a créé 5 ou 6 titres ensemble. On en a gardé deux sur l'album parce que les autres sont encore en cours de finition. On a pris notre pied à travailler ensemble, vraiment. Je pense que notre association a encore des choses à raconter. On est de la même génération. On est très provinciaux tous les deux [...]  Benjamin a connu ça comme moi, le bar du coin où on allait retrouver les copains et les copines pour jouer au baby-foot, en écoutant de la musique... C'est la vie, le centre-ville. J'ai trouvé cette collaboration très chouette."