Quand l'Académie des Victoires de la musique a choisi Calogero pour être président d'honneur de la dernière cérémonie, elle ne se doutait certainement pas que celui-ci profiterait de la tribune qui lui était donné pour critiquer la remise de prix lors de son discours inaugural. Il a notamment tancé les professionnels de la musique de faire preuve de plus d'ouverture.
"Je suis fasciné par ce que j'entends sur le Net. Des anonymes chez eux, avec une guitare, avec un clavier, qui se filment et postent des vidéos sur les réseaux. Comme des bouteilles à la mer. J'admire leur créativité. J'admire leur inventivité et leur liberté. Patrons de label, directeurs artistiques, éditeurs, tourneurs, managers, diffuseurs, médias... Vous, qui savez faire et défaire les carrières : laissez les sensibilités s'exprimer, toutes les sensibilités ! Allez chercher ces femmes et ces hommes qui réinventent la musique en liberté. Elle est belle, leur liberté. Elle est nécessaire. Donnez-leur les moyens d'atteindre le public, sans que ce soit un chemin de croix. Sans avoir le feu aux genoux. "Il n'y a pas de science exacte dans ce métier. Il n'y a pas de recette. Et souvent même le succès est un contre-exemple, à contre-courant. On n'enferme pas les artistes, on ne les façonne pas ! Allez chercher ces inconnus, soutenez-les et vous verrez que le public les aimera comme je les aime, j'en suis convaincu."
Nul doute que l'académie ne s'attendait pas à un discours aussi offensif mais totalement lucide de son président d'honneur. Calogero a fait fort !