Georges Brassens : polémique autour de son héritage, la justice interdit une vente aux enchères de ses souvenirs

La famille s'oppose à la vente d'objets personnels par une tierce personne.

George Brassens a disparu il y a déjà plus de 40 ans, laissant derrière lui un héritage conséquent qui est aujourd’hui au cœur d’une vive polémique. Le samedi 22 octobre, une vente aux enchères aurait dû avoir lieu à Paris. Elle était organisée par la fille de Pierre Onténiente, secrétaire et ami de Georges Brassens. La vente proposait plus de 400 lots ayant appartenu au chanteur comme des manuscrits, des pipes, des costumes portés sur scène, des affiches, des cartes postales mais aussi des carnets qui renferment des notes très personnelles comme le révèle Libération

" Des carnets personnels remplis de réflexions sur les femmes, sur les copains d’abord autant que sur les curés et les cons que ce libertaire aimait brocarder ; des mots jetés en hommage, à leur décès, à ses amis Bourvil, Jacques Brel, ou même aux animaux de tout poil dont il aimait s’entourer ; romans en cours d’écriture ; ébauches de chansons inédites, correspondance amoureuse. Des "objets et œuvres […] divulgués et diffusés pour la première fois."

Serge et Eve Cazzani, le neveu et la petite-nièce de l’artiste ont expliqué au quotidien qu’ils s'opposent à cette vente qui s’élèvent à plus d'un million d'euros et qu’ils ont saisi la justice pour l’interdire. Ils veulent que ces objets de mémoire rejoignent le domaine public.

Il ne s’agit pas que de simples souvenirs de famille, on comprend grâce à certains documents le processus créatif du chanteur. Nous souhaitons que ces archives puissent être protégées, à la BNF par exemple, et consultables par tous.”

La justice devra à nouveau trancher

Saisie par les descendants du chanteur, la justice a donc décidé de suspendre la vente jusqu'à ce que le litige qui oppose les deux parties soit tranché sur le fond.

En effet, il ne s'agit pas simplement que d'une grosse vente aux enchères, la question centrale est de savoir à qui appartiennent réellement tous ces objets et souvenirs.

Pierre Onténiente, décédé en 2013 avait hérité d'une maison de la part de Georges Brassens ainsi que d'une seconde maison dans Paris. Or, la descendance du poète conteste depuis longtemps cet héritage. Il faudra donc régler cette situation avant de remettre ou pas à la vente les objets du chanteur. Car, avec cette décision, on saura à qui ils appartiennent vraiment et qui peut donc en disposer.

Maïa Kantor, l'avocate de Serge Cazzani, neveu de Georges Brassens a jugé dans une déclaration à l'AFP que la justice avait prise "est une décision raisonnable car elle protège le trésor de Brassens dans son ensemble". La famille souhaite en effet que ces biens puissent regagner des institutions publiques comme la Bibliothèque nationale de France ou la ville de Sète, ville natale de Brassens a-t-elle également précisé.

A priori, la bataille judiciaire ne vient que de commencer.