Corneille est de retour sur le devant de la scène depuis plus d’un an maintenant. Coach dans la version québécoise de "The Voice", il enchaîne les succès. Son duo inattendu avec Aya Nakamura sur le morceau "Avec Classe" lui a valu un single de platine, confirmant sa capacité à traverser les générations. Il a aussi surpris ses fans en revisitant son tube "Seule au monde" avec un invité mystère, preuve que l’artiste de 48 ans n’a rien perdu de sa créativité.
Mais derrière les projecteurs, Corneille porte un fardeau lourd, celui d’un passé marqué par la guerre et la perte. Dans son nouveau livre autobiographique intitulé "La mélodie du pardon" publié chez XO Éditions, le chanteur revient sur les moments-clés de sa vie : sa carrière, son exil, mais surtout, le traumatisme du génocide rwandais.
À seulement 17 ans, Corneille a été confronté à l’innommable. Dans une interview poignante avec Guillaume Pley dans le podcast Légend et également dans les colonnes de Télématin, il raconte la nuit où sa vie a basculé :
"Tout le monde était assis dans le salon (...) et là, il y a une discussion qui commence. Et les mecs, quand ils parlent entre eux, ils parlent en swahili. Le domestique, lui, il comprend le swahili et il dit : Ils vont nous tirer dessus. Et ils se mettent à tirer."
Face aux rafales, le jeune Corneille se réfugie derrière un canapé. Les assaillants ne le voient pas. Il survit. Mais lorsque le silence revient, l’horreur est là : ses parents, ses deux frères et sa sœur ont été assassinés. Une famille allemande, proche de ses parents, l’accueillera ensuite, lui offrant une nouvelle vie, loin de son Rwanda natal, mais à jamais marqué par cette nuit de cauchemar.
Aujourd’hui, malgré les succès et les reconnaissances, le chanteur n’oublie rien. Trente ans après les faits, la douleur demeure, gravée dans sa mémoire comme une cicatrice indélébile. Avec "La mélodie du pardon", Corneille ne cherche pas seulement à se livrer : il veut aussi transmettre un message de résilience, d’espoir et de réconciliation.
