Si « Pour le plaisir » reste son plus grand succès, c’est avant tout un certain art de la séduction qu’il nous lègue : celui des mots suaves, des mélodies langoureuses et d’une élégance intemporelle.
Né le 25 février 1945 à Strasbourg, Herbert Léonard n’a jamais cherché à être dans l’excès ni la lumière tapageuse. Pourtant, dès les années 60, son charisme et sa voix grave le propulsent sur le devant de la scène. Il commence par flirter avec le rock, mais c’est dans la variété qu’il trouve son véritable écrin. Sa carrière prend son envol dans les années 80, lorsqu’il devient l’incarnation du romantisme à la française.
Qui n’a jamais frissonné en écoutant « Amoureux fous », son duo mythique avec Julie Pietri, ou succombé à la sensualité de « Quand tu m’aimes » ? Herbert Léonard savait murmurer les émotions et enrober l’amour de velours. Son regard, sa gestuelle, tout en lui transpirait la douceur d’un séducteur aux manières exquises, loin des clichés tapageurs.
Mais derrière l’image du chanteur de charme se cachait un homme passionné. Passionné d’aviation, notamment des avions russes de la Seconde Guerre mondiale, il en connaissait chaque détail et en avait fait une autre facette de sa carrière, en tant qu’auteur de plusieurs ouvrages spécialisés. Herbert Léonard, c’était cette dualité : une voix qui enflamme les cœurs et un esprit curieux, habité par l’histoire et la mécanique du ciel.
Ces dernières années, la santé l’avait éloigné de la scène. En 2017, une embolie pulmonaire l’avait plongé dans un coma dont il était sorti avec une force admirable, porté par l’amour des siens et la fidélité de son public. Mais le temps a fini par rattraper l’homme au charme infatigable.
Il nous laisse des chansons intemporelles et le souvenir d’un artiste qui n’a jamais triché. Son répertoire continue de vibrer comme une douce caresse, un slow dans l’éternité. Herbert Léonard est parti, mais ses mélodies continueront d’éveiller le désir et de faire danser l’amour. Pour le plaisir… toujours.