Lio prend la parole vingt ans après le meurtre de Marie Trintignant

Lio prend la parole vingt ans après le meurtre de Marie Trintignant
"Je m’en veux tant"- Lio.

Il semblerait que la chanteuse ait des regrets.

C’était il y a déjà vingt ans… L’actrice Marie Trintignant, âgée de 41 ans décédait sous les coups de son conjoint Bertrand Cantat. Un décès qui a bouleversé son amie Lio, qui ne s’est toujours pas remise de cette tragédie. Aujourd’hui dévastée, Lio constate avec tristesse que la situation ne bouge pas pour les femmes en 2023, qu’elles ne sont toujours pas protegées, ni soutenues par la société :

"Il y a toujours une très bonne raison pour que le patriarcat phallocrate tue une femme. On a d'ailleurs entendu que Marie était hystérique, qu'elle avait bu, qu'elle l'avait poussé à bout en le rendant jaloux. Je vomis ce patriarcat rance qui tue la moitié de l'humanité. Et c'est un boys club, un club de la bite : ils se tiennent entre eux."

La chanteuse va plus loin en expliquant que selon elle, bien que les femmes se soient ralliées avec le #MeToo, ce n’est toujours pas assez :

"Tout bouge et rien ne bouge, parce que les hommes ne veulent pas perdre leurs privilèges. Ils veulent dominer. (...) Tout ce qui peut remettre l'homme en cause n'est pas susceptible d'être entendu, est forcément mauvais, manipulé, hystérique, politique.  Quand j'ai lu plusieurs centaines de courriers qui racontaient la même histoire, j'ai compris que ça n'était pas lié à moi. Que c'était un système, qu'ils ne nous aimaient pas. Qu'ils étaient prêts à tout mettre en place pour nous annihiler. Ce n'est pas une guerre des sexes, non. C'est la guerre du sexe masculin. Nous sommes des résistantes".

Très remontée, Lio continue son combat et fustige l’idée de séparer l’homme de l’artiste comme on l’entend souvent lorsque des personnalités publiques sont accusés de violences quelconques.

"Il faut arrêter avec ce délire ! Je ne suis pas pour les autodafés, jamais. Que ceux qui veulent continuer d'écouter ses disques chez eux le fassent. Un salopard peut avoir du talent. Mais pas d'honneur pour les violeurs, les violents. (...) Bertrand Cantat peut écrire pour d'autres, sans monter sur scène, sans qu'on l'applaudisse. Et à ceux qui disent qu'il a payé sa dette, j'ai envie de dire : quatre ans de prison, c'est ce que vaut la vie d'une femme ?".

Un combat sans fin…