Julien Clerc a 73 ans et a débuté à la fin des années 60. Aujourd'hui, après plus de 50 années de carrière, le chanteur revient avec "Terrien", son nouvel album. Invité par nos confrères du JDD pour en faire la promotion, l'interprète de "Mon refuge" est revenu sur ses débuts et n'a pas hésité à comparer sa jeunesse avec celle des jeunes d'aujourd'hui : "A 20 ans, j'ai eu la chance de connaître deux choses essentielles : l'amour et la musique. C'était en plein Mai-68. Pourtant, je n'y ai pas participé : j'étais trop occupé à vivre avec ma copine dans la maison de trois étages qu'elle partageait avec ses frères et soeurs à Bourg-la-Reine. Je n'ai pas jeté le moindre pavé, mais au moins, il existait autour de moi des rêves pour l'humanité ".
Selon lui, la situation actuelle est difficile : "Aujourd'hui, on ne sent aucune perspective ", confesse-t-il avant d'ajouter : "Le climat est nettement plus angoissant avec l'impossibilité de se projeter ou de voir ses amis et des infos anxiogènes. Ces étudiants enfermés dans une pièce de 15 mètres carrés pour suivre leurs cours devant un écran d'ordinateur, c'est affreux", estime celui qui sera bientôt grand-père.
Pour l'ancien coach de "The Voice", la gestion de la crise sanitaire a un impact indéniable sur les jeunes : "On sacrifie toute une génération alors que c'est aux populations à risque de faire attention", déclare-t-il. Une pensée qu'il s'applique à lui-même car, âgé de plus de 65 ans, Julien Clerc est considéré comme "à risque", il est donc très prudent : "Je vois très peu mes enfants, en particulier mon fils de 20 ans, car je sais que le danger, si j'ose dire, peut venir de lui. On se téléphone, bien sûr, mais j'ai mis notre relation entre parenthèses".