Calogero l'as de la compo (mais pas trop des paroles)
Un artiste couteau suisse, avec plusieurs cordes à son arc
Si Calogero est parfaitement en place en tant que chanteur aujourd'hui, sachez qu'avant de remplir des salles de concert un peu partout en France, il a pas mal hésité professionnellement ! Hé oui : on a beau rêver d'une grande carrière dans la musique, et reprendre les tubes de Dépêche Mode dans la douche, ce n'est malheureusement pas ce qui fait manger. Et niveau orientation, Calogero a essayé plusieurs choses. D'abord, il a été apprenti plombier, avant de se lancer dans des cours d'architecture, avant de devenir... apprenti boucher. Mais force est de constater que la musique prenait trop de place dans sa tête. Armé de sa basse, le jeune homme mettait toute son énergie à se consacrer à sa passion, bien que cette dernière lui ait donné envie de faire un autre métier, au contact direct des instruments : ébéniste.
Car si Calogero est gaucher, il aura bien du mal à trouver un instrument adapté à son besoin. C'est lorsqu'il s'est rendu chez un ébéniste pour faire adapter son instrument qu'il s'est rendu compte qu'il ne ferait finalement pas son métier : il manquait deux/trois doigts à l'artisan, ce qui a fini de dissuader Calogero. Une bonne nouvelle dans le fond, puisqu'en renonçant à cette carrière, il a aussi choisi de faire de la musique, pour notre plus grand plaisir.
Le quotidien comme source d'inspiration
La carrière de Calogero est marquée par de nombreux succès, souvent inspirés de moments personnels ou d’événements marquants, des instants qu'il a voulu à jamais graver dans son esprit, et dans le cœur des Français. L’artiste puise dans son vécu pour nourrir ses chansons, reconnues pour être profondément humaines.
C’est lors d’une apparition sur le plateau de Michel Drucker qu’il rencontre Sœur Emmanuelle. Touché par sa force et sa bienveillance, il imagine le refrain de "Yalla", un mot qu’elle répétait souvent et qui signifie "vas-y" en arabe. Le texte sera ensuite coécrit avec Lionel Florence, en hommage à cette figure inspirante, qui marquera à jamais le chanteur.
Autre moment fort, ave cette fois-ci la chanson "Un jour au mauvais endroit". Un titre qui fait écho à un événement tragique survenu en 2014 à Échirolles, sa ville natale, où deux jeunes hommes ont malheureusement été tués à la suite d’un simple échange de regards. Une chanson engagée, née d’un besoin de dénoncer la violence gratuite, et mettre en lumière la fragilité de l'existence.
Enfin, l’album "Liberté Chérie" trouve son origine dans une scène du quotidien : un couple s’embrassant dans le métro, interrompu par un agent. Ce geste banal devient pour Calogero une puissante image de liberté à défendre.
France Gall et Pascal Obispo comme anges gardiens
Avant de devenir l’un des interprètes et compositeurs les plus appréciés de la chanson française, Calogero – qui se faisait aussi surnommer Charly – fait ses premiers pas dans la musique aux côtés de son frère Gioacchino et de leur ami Francis Maggiulli, avec qui il forme le groupe Les Charts.
Originaires de Grenoble, les trois jeunes passionnés tentent leur chance en 1987, alors qu'ils n'ont que 16 ans, en se rendant dans un restaurant local où dînaient des artistes après l'enregistrement d'une émission radio. Coup de bol ou coup du destin : parmi ses artistes, il y a France Gall, qui leur fait une promesse : parler d'eux à sa maison de disque, et ce sans même les avoir écouté jouer ! Bien qu’elle ne les ait pas entendus jouer, la chanteuse parle d’eux à la maison de disques Apache, ce qui leur ouvrira les portes de l’industrie. Le groupe sortira cinq albums avant de se séparer en 1997. La voie est libre pour se lancer en solo !
Et justement : peu de temps après, Calogero entame une carrière solo, soutenu par un autre de ses anges gardiens, Pascal Obispo. Leur amitié donnera naissance à son premier album, Au milieu des autres, puis au succès fulgurant de l’album Calogero en 2002.








































