Du temps de sa grandeur, quasiment tous les artistes francophones rêvaient d'une collaboration avec Johnny Hallyday, car c'est le genre de duo qui pouvait complètement changer votre vie du jour au lendemain en cas de gros succès commercial. Et des succès, Johnny savait en faire. Mais il était aussi connu pour mettre la lumière sur des artistes inconnus du grand public, comme ça a été le cas avec Clémence Saint-Preux, sur le morceau "On a tous besoin d'amour". La chanteuse n'avait que 12 ans lors de leur collaboration, sur laquelle elle a livré des anecdotes assez incroyables.
C'est lors d'une interview accordée au média Pile que Clémence a révélé les coulisses de cette collaboration avec celui qui est une des plus grandes légendes de la musique française. Elle se rappelle notamment la naissance du projet, initié par son père, le compositeur Saint-Preux :
J'étais vraiment petite, j'avais 11 ans, et mon papa qui a composé la chanson On a tous besoin d'amour faisait des sessions de studio pour trouver une chanteuse pour l'interpréter.
Forcément, le choix ne s'est absolument pas porté sur elle en première, et le morceau ne devait d'ailleurs au départ même pas être un duo. De plus, le papa n'avait pas spécialement envie de laisser sa fille devenir chanteuse, car il savait que c'était une route difficile avec peu d'élues. Il lui disait notamment :
Tu es trop petite, peut-être que tu dis ça maintenant, mais en fait c'est juste une envie d'enfant, c'est pas vraiment ce que tu veux. Et c'est une carrière et un milieu difficile. Peut-être, laisse tomber, finis tes études, reste à l'école, tranquille, fais ta vie de petite fille.
De bons conseils, mais qui n'ont évidemment pas été suivis par Clémence Saint-Preux, qui a réussi à enregistrer une maquette dans laquelle on l'entend chanter sur ce morceau, qui deviendra plus tard "On a tous besoin d'amour". La maquette traîne dans les tiroirs d'une maisons de disque pendant plus d'un an, puis, coup de chance : "Johnny Hallyday l'a entendue par magie, par chance, c'est un coup du destin", explique Clémence, qui est encore épatée par le destin aujourd'hui.
Quelqu'un est donc venu la chercher à l'école pour l'emmener à Marnes-la-Coquette, où Johnny Hallyday avait élu domicile. La star a demandé à Clémence d'interpréter le morceau devant lui et sa famille, et a complètement craqué sur la voix de la jeune chanteuse. Résultat des courses : il lui a demandé si elle voulait bien enregistrer le morceau avec lui. Des fois, le destin ne tient pas à grand chose !
La première prise que j'ai faite, c'est la prise qui est sur le disque. Ils ont gardé l'enregistrement initial, le truc spontané et naturel. C'est pas parfait, mais c'est plein d'émotion et c'est ce qu'ils trouvaient joli finalement.
On est bien d'accord avec elle : c'est vraiment un très joli morceau, sublimé par les deux personnalités complètement opposées qui collaborent sur le titre, avec une petite fille qui a des rêves immenses auxquels elle s'accroche de toutes ses forces, et Johnny, avec la stature qu'on lui connait et ce charisme quasiment animal, mais qui est aussi quelqu'un de très sensible, qui a été ému par la voix de la petite fille.
