Toujours dans l'idée de mettre en avant les nouveaux talents qui feront la chanson française de main, M Radio et Ombeline Brumain ont eu le plaisir d'accueillir Emma Peters pour un entretien "En tête à tête", avec une ambiance assez légère, beaucoup de franchise, d'humour et de sensibilité.
Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, Emma Peters est une artiste de 28 ans à la fois auteure, compositrice, interprète, qui s'est faite connaître grâce à des reprises publiées sur Internet. Des reprises dans lesquelles elle revisitait souvent des morceaux de rap français, avant d'élargir considérablement son catalogue et puis finalement, de créer ses propres morceaux. Alors qu'elle a sorti son deuxième album "Tout de suite" il y a quelques mois, elle est en concert ce 4 décembre à l'Olympia, mais elle a tenu à faire un petit crochet par nos studios pour répondre aux questions d'Ombeline.
Des questions qui ont évidemment porté sur son parcours, en commençant par le début : l'enfance. Une enfance visiblement assez champêtre :
J'ai grandi dans une ferme en Picardie avec mes parents, mes petites sœurs et mon petit frère, des chiens, des chats, un cheval, des poules. En pleine nature ! J'ai fait des cabanes jusqu'à très tard (rires)
Difficile pour elle, au début, de penser à faire carrière dans la musique ou même d'y rêver. Mais la vie est pleine de surprises :
Je viens d'un milieu où personne ne fait ce métier de manière officielle. On a toujours chanté en famille mais c'était plus un hobby, ça n'existait pas à la maison. Ma mère m'a toujours dit "il te faut un bagage, faire des études", donc j'ai suivi le parcours classique jusqu'à ce que mes reprises sur Youtube m'emmènent un petit peu trop loin et que je sois obligée d'arrêter de travailler. J'ai osé dire seulement très tard que c'était ça que je voulais faire de ma vie.
Quand on lui demande de décrire son style musical, la réponse est directe, mais aussi très amusante :
J'ai fait dix ans de guitare classique, je suis fan de rap français, et de Véronique Sanson. Tu mélanges tout ça, et ça fait mon style musical (rires).
[...] Ma mère était ultra fan de Véronique Sanson quand j'étais jeune, donc j'ai beaucoup écouté. Puis arrivée à l'adolescence je me disais que c'était "trop de la merde", et quand je suis revenue à Paris j'ai redécouvert et j'ai tout téléchargé, je trouve ça hyper féministe, avant-gardiste, moderne, je la trouve hyper forte. Malheureusement, à chaque fois que je la croise lors de certaines émissions, je suis tellement timide que je ne vais jamais frapper à sa loge pour dire bonjour. Donc je l'aperçois. J'adorerais faire un duo avec elle, mais je suis tellement fan que j'ai un truc qui me bloque...
Evidemment, comme tous les gens de sa tranche d'âge, la chanteuse est une grosse consommatrice de télévision, avec un intérêt très prononcé pour la Star Academy, et la téléréalité en général :
Mon émission préférée en ce moment c'est la Star Academy. Déjà, je suis fan de téléréalité, donc les Marseillais, les Ch'tis (rires), les Princes de l'Amour, je regarde tout. Le retour de la Star Ac, pour moi, c'était incroyable. J'ai une petite préférence pour Marguerite cette année. Elle a quelque chose, et elle a l'air très marrante.
La jeune chanteuse s'est aussi livrée à propos de ce nouvel album, "Tout de suite", sorti au mois de juin et donc la conception s'est faite assez rapidement, car elle avait pas mal de choses à extérioriser :
C'est un album que j'ai écrit juste après ma deuxième tournée. Il s'était passé beaucoup de choses pour moi, j'avais découvert la scène, j'étais sortie de ma chambre, j'avais rencontré beaucoup de monde et j'avais besoin de figer tout ce qui m'est arrivé et de raconter tout ça, une sorte d'urgence de partager ça avec les gens. D'où le titre de l'album, qui s'appelle "Tout de suite".
Si l'ambiance peut paraître légère pendant l'interview, ça n'empêche pas Emma Peters de savoir aborder des sujets très sérieux, comme celui de la santé mentale dont elle parle notamment dans "Juliette":
Juliette c'est quelqu'un qui m'est très proche, que j'aime beaucoup et qui est schizophrène et paranoïaque. J'ai toujours voulu parler de santé mentale dans mes morceaux, je ne savais pas trop comment faire et finalement, la solution était là sous mes yeux. Donc je lui dédie cette chanson, et grâce à elle je peux parler de ce sujet qui me semble primordial.
Evidemment, le talent de la chanteuse et compositrice a été rapidement remarqué dans l'industrie musicale. Et elle n'a pas tardé à être approchée par les équipes de... Kendji Girac ! Elle a même signé un morceau sur son dernier album :
J'ai écrit pour Kendji Girac sur son dernier album. C'est la toute première fois que j'écrivais pour quelqu'un d'autre, parce que comme je me dis que j'ai une manière assez intime d'écrire et de composer, je ne serais pas capable d'écrire pour les autres. On m'a beaucoup sollicitée et j'ai toujours dit non. Et là, j'ai été appelée par le manager de Kendji qui m'a dit 'écoute, Kendji aime beaucoup ta musique, on travaille sur un nouvel album, est-ce que ça t'intéresse de travailler avec nous. Et là, bon, tu ne peux pas dire non. Mais j'y suis allée avec un stress énorme. Finalement, le courant est très vite passé. Après, j'étais très soulagée qu'il ait retenu mes morceaux, et j'étais surtout super émue de l'entendre chanter mon texte et ma mélodie.
Et quand on lui demande si elle a d'autres envies en terme de collaborations avec d'autres artistes français, là encore la réponse vient assez rapidement : "Je crois que j'aimerais bien écrire pour Pierre Garnier. J'attends qu'on me passe commande (rires)".
C'est tout le bien qu'on lui souhaite ! L'intégralité du podcast est accessible en cliquant sur ce lien.