Christophe Willem : "J'allais à l'école avec une boule au ventre"

Christophe Willem : "J'allais à l'école avec une boule au ventre"
Durant sa jeunesse, le chanteur a subi insultes et coups à l'école.

Le chanteur français se confie à Franceinfo sur le harcèlement qu'il a subi durant sa scolarité.

Depuis le début de l’année, le silence se brise autour du harcèlement scolaire, depuis le suicide de Nicolas, 15 ans. Pour Franceinfo, Christophe Willem a tenu à le briser aussi, ce silence, en évoquant son parcours, son histoire durant sa jeunesse, où le chanteur a été harcelé : "Mon quotidien à cette époque, c'est beaucoup longer les murs, débute-t-il. J'étais assez efféminé, j'avais une voix aiguë, j'étais très stigmatisé. J'étais un peu vulgairement 'le pédé de l’école'". Il poursuit : "Ça passe par des insultes, des fois des coups, j'allais à l'école avec une boule au ventre. Et je me dis 'Est-ce qu'aujourd'hui je vais passer une journée calme ?'".

Un récit effroyable, similaire à ceux qui osent prendre la parole aujourd’hui. L’interprète de "PS : je t’aime" détaille même une scène dont il se souvient : "J'allais voir une surveillante et je lui disais 'Je viens de me faire tabasser, on m'a dit ça' et vous avez une surveillante qui vous dit 'Oui mais en même temps, c'est vrai que t'es un peu efféminé'". Un clair manque de soutien de la part d’une adulte, qui consiste pour Christophe Willem "la plus grosse violence" du harcèlement : "C’est une grosse solitude", dit-il.

La solution : en parler aves ses proches

La seule solution que le chanteur connaît reste compliquée à aborder pour l’harcelé : "En parler avec ses proches mais c'est très délicat", confie-t-il. Il poursuit : "Quand on vous dit tous les jours dans la cour d'école 'sale pédé', qu'on vous tape, vous avez la sensation. Vous vous construisez en tant qu'adolescent en vous disant 'Si je suis amoureux d'un garçon, c'est un problème' puisqu'on m'a tapé pour ça. Vous avez peur d'en parler à vos proches pour avoir la double peine d'être rejeté par vos proches pour la même raison".

 Le 18 septembre, cinq policiers ont intervenus dans un lycée pour arrêter un élève de seconde en plein cours, alors accusé de harcèlement. Une façon de faire que Christophe Willem ne trouve pas choquante. "Je pense que toutes les personnes qui sont choquées par ça n'ont pas connu ce que c'est d'être harcelé à l’école, explique-t-il. Il faut prendre des mesures à la hauteur du problème. Quand on voit le nombre de suicides... Comment on peut s'offusquer de venir arrêter des gens qui poussent d'autres personnes au suicide ?". Il conclut : "Il faut que les établissements soient équipés avec le bon personnel pour agir concrètement sur le terrain. Sinon, ce ne sont que des effets d'annonce".