Sur ces 40 dernières années, il n'y a pas beaucoup d'artistes qui ont, en France, déchaîné les passions autant que Patrick Bruel l'a fait dans les 15 premières années de sa carrière. Les plus jeunes ne s'en souviennent sans doute pas, mais dans les années 80/90, on parlait même de "Bruelmania" pour désigner cet amour inconditionnel des fans envers celui qui était alors un jeune chanteur et acteur. Un amour du public tellement fort que l'artiste créait même... des émeutes, au point de devoir être exfiltré par la police !
Patrick Bruel était cette semaine l'invité de l'émission Legend, présentée par Guillaume Pley et disponible sur Youtube. Un entretien fleuve de près de deux heures, pendant lequel le présentateur est notamment revenu sur un moment assez insolite de la carrière du chanteur : "Il y a eu un jour où tu serais allé déjeuner et tu as été obligé d'être exfiltré par la police...". L'artiste lui explique alors ce moment assez fou : "On est un samedi après-midi, je viens d'enregistrer Qui a le droit ?". Il appelle alors un de ses amis proches, pour lui faire écouter le morceau, et partent donc prendre un verre au Café di Roma.
L'établissement est alors presque vide, jusqu'à ce qu'une jeune fille entre dans le Café, pour passer un appel au téléphone, et passe devant la table de Patrick Bruel. Elle s'arrête d'un seul coup, sans rien dire, puis tourne les talons et sort du restaurant... avant de revenir, accompagnée de plusieurs amies : "Puis elles reviennent à deux, puis une troisième les rejoint. Puis une quatrième [...] D’un coup, elles sont quinze, vingt, trente devant la porte".
Cet attroupement devant le Café di Roma va évidemment attirer des curieux, qui tentent de voir ce qui se passe à l'intérieur, puis avec le bouche à l'oreille, la situation devient rapidement incontrôlable. "À un moment, il y a 3000 personnes", explique Patrick Bruel, toujours épaté par cette histoire et l'hystérie qu'il a provoqué.
A un moment, Patrick Bruel se voit contraint de quitter les lieux, et les gérants du bar décident de le faire partir par une porte dérobée menant au salon de coiffure voisin. Puis un car de police est dépêché sur place afin de disperser la foule, et également d'escorter Patrick Bruel vers un véhicule de sécurité où il serait plus "à l'abri". Un journaliste d'Europe 1 était présent, et a commenté l'émeute en direct, ce qui a encore augmenté l'ampleur médiatique de l'histoire. C'était un des évènements fondateurs de la "Bruelmania", cette folie qui entourait Patrick Bruel à ses débuts, un sacrée époque !
